La radio parisienne Fip organise deux lives avec Sting et Patti Smith au Panthéon. Crise sanitaire et contraintes du lieu empêchent la venue du public. Quelques rares privilégiés pourront néanmoins assister aux concerts s'ils ont participé à un concours.
Une fois n'est pas coutume, le Panthéon va célébrer un patrimoine bien vivant : la musique. Mercredi 6 et jeudi 7 octobre, Sting et Patti Smith vont se produire dans ce lieu d'ordinaire bien silencieux.
"Dans le cadre des 50 ans de Fip, le Panthéon a une force symbolique par le fait qu'il soit au cœur de Paris et dans lequel sont inhumées les grandes personnalités qui font l'identité française. Parmi ces personnalités, il n'y a aucun musicien, en tout cas pas avant le 30 novembre avec l'arrivée de Joséphine Baker. Cela nous séduisait de faire rentrer la radio, Fip et la musique au Panthéon", explique Bérénice Ravache, directrice de la radio.
Un partenariat avec le Centre des monuments nationaux, l'accord des artistes et de leur maison de disque ont permis la tenue de cet événement, mais sans public. Les contraintes sanitaires ainsi que l'installation de l'exposition autour du 40e anniversaire de l’abolition de la peine de mort ont empêché l'ouverture aux auditeurs de ce rare moment. Les enregistrements seront diffusés courant novembre lors d'un Live à Fip.
Un quart de l'audience provient de l'étranger
Ces deux artistes connaissent-ils d'ailleurs la radio ? "Je pense qu'ils connaissent Fip parce qu'ils passent beaucoup de temps en France. Quand on est aussi éclectique et curieux qu'eux, on ne peut pas passer à côté de Fip. La radio jouit d'une notoriété en France mais aussi à l'international. On a des ambassadeurs, comme Rick Rubin, Jack Dorsey, Robert Downey Jr. qui n'écoutent que Fip, une radio qui n'a pas d'équivalent dans le monde", poursuit la dirigeante qui estime que 25% de ses audiences proviennent de l'étranger.
La stratégie de la radio, loin de pouvoir concurrencer les grandes plateformes de streaming malgré ses près de 13,5 millions d'écoute par mois en radio numérique (près de 800 000 auditeurs quotidiens sur les ondes), est d'être un aiguilleur et un dénicheur de talents.
"Les artistes que l'on invite cherchent à mélanger plusieurs influences. Beaucoup nous disent que sans Fip, ils n'oseraient pas créer ce genre de choses et iraient vers quelque chose de plus mainstream. Ils savent qu'avec Fip, ils peuvent trouver un média qui prend des risques", indique Bérénice Ravache.
Concerts en région
Créée en 1971, Fip a malgré tout évolué. Centrée sur le jazz et la musique classique, la radio s'est ouverte à d'autres styles musicaux. Mais ces dernières années ont été marquées par la décision de tourner la page des antennes locales (les trois dernières locales : Nantes, Strasbourg, Bordeaux ont fermé en décembre 2020), entraînant la suppression de 14 postes, dans le cadre du plan d'économies de 60 millions d'euros du groupe public. Les flashs d'information ont aussi été supprimés. L'antenne reste néanmoins préservée de la publicité.
Et pour renouer avec les régions, quatre concerts sont prévus à Lyon (le 16 octobre), à Toulouse (le 20 octobre), à Lille (le 25 novembre) et à Bordeaux (le 8 décembre).