La mairie de Paris demande l'interdiction d'un festival "afroféministe militant" organisé à Paris fin juillet et qui prévoit d'installer des espaces "non-mixtes", autrement dit ouverts aux participants en fonction de leur sexe et leur couleur de peau. Retour sur la polémique en quatre points.
Anne Hidalgo demande l'interdiction d'un festival "afroféministe militant" organisé à Paris fin juillet et qui prévoit d'installer des espaces "non-mixtes", dont l'accès est autorisé selon des critères de sexe ou de couleur de peau. Retour sur la polémique en quatre points.En quoi consiste le festival?
Le festival Nyansapo doit être organisé du 28 au 30 juillet 2017 à la Générale Nord-Est, un lieu associatif et artistique situé dans le 11ème arrondissement de Paris. L'événement est décrit comme un "festival afroféministe militant à l'échelle européenne", selon son site internet. Le collectif Mwasi qui l'organise affirme sur le site de l'événement vouloir "construire des stratégies et des solidarités durables" et aussi "mettre l’accent sur l’organisation de nos résistances en tant que mouvements afroféministes" pour cette première édition du festival. https://mwasicollectif.com/Au programme, des tables rondes, ateliers, showcases et expositions.Ce qui pose problème
Certains ateliers et discussions sont présentés comme non-mixtes, c'est à dire ouverts aux participants selon des critères de sexe ou de couleur de peau. 16 sont réservés aux "femmes noires et métisses afrodescendantes", 1 atelier est ouvert aux "personnes noires" et enfin 4 sont ouverts à tous, sans distinction de couleur de peau. La non-mixité selon le sexe ou la couleur est assumée et indiquée par des pictogrammes sur le site du festival.C'est cette sélection des participants qui fait réagir. Vendredi 26 mai, Wallerand de Saint-Just, trésorier du Front national dénonce sur twitter un festival "interdits aux Blancs" et interpelle la maire de Paris, Anne Hidalgo.
Un festival interdit aux "Blancs" dans des locaux publics, @Anne_Hidalgo doit s'expliquer ! Mon communiqué : #Afroféministe #Nyansapo pic.twitter.com/13BZfw1Fbj
— W. de SAINT JUST (@wdesaintjust) 26 mai 2017
La Licra s'empare également de la polémique et dénonce un "combat antiraciste devenu l'alibi d'un repli identitaire".
Festival "interdits aux blancs": #RosaParks doit se retourner dans sa tombe. Le combat antiraciste devenu l'alibi d'un repli identitaire. pic.twitter.com/XXgvyQHOTh
— LICRA (@_LICRA_) 26 mai 2017
Anne Hidalgo demande l'interdiction du festival
Le festival doit avoir lieu à la Générale, un espace appartenant à la mairie de Paris mais géré par une coopérative artistique, politique et sociale du même nom. La mairie de Paris affirme ne pas avoir de responsabilité dans l'organisation de l'événement "le local est loué à une association, la mairie n'a pas d'autorisation à délivrer sur les événements qui y sont organisés". Mais elle a indiqué vouloir saisir le préfet de police de Paris pour interdire le festival.
Je me réserve également la possibilité de poursuivre les initiateurs de ce festival pour discrimination.
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 28 mai 2017
#jesoutiensMwasi en tête des tendances Twitter à Paris
En opposition aux critiques, un hashtag en soutien au collectif organisateur fait son apparition sur twitter. #jesoutiensmwasi était même en tête des tendances twitter à Paris dimanche après-midi. De nombreux internautes soulignent le fait que les hommes noirs sont aussi exclus de certains ateliers. L'association s'est réjoui du buzz qui lui a permis de récolter de nombreux dons qui serviront à financer l'organisation de l'événement.