Le gouvernement a commandé un rapport sur la réalité des coûts de construction des sites pour les J.O. de Paris 2024. Les auteurs de ce rapport viennent de sortir une première note, en forme d'alerte, qui pointe les "risques de surcoûts importants" déjà prévisibles
Les experts, issus de l'Inspection générale des Finances, de l'Inspection générale de la Jeunesse et du Conseil général de l'environnement, chargés par le gouvernement de peigner les coûts de réalisation des équipements et sites promis pour la tenue des Jeux Olympiques de Paris en 2024, ont déjà remis une première mouture de leur travail pour alerter le plus rapidement possible sur ce qu'ils ont trouvé !
Leur document, en fait une "note d'alerte" qui précéde leur rapport définitif, évoque de "réels risques à la fois de non-réalisation dans les délais de certains équipements mais aussi de surcoûts importants".
Ainsi, sont évoqués le site aquatique et le village olympique, qui doivent être construits à Saint-Denis, ainsi que la zone du Bourget, qui doit accueillir le village des médias et les compétitions de volley, tir et badminton.
Facture doublée pour la piscine
On apprend dans cette alerte que le site aquatique, qui doit accueillir les épreuves de natation, comporte le risque de voir sa facture de 130 millions d'euros doublée en raison de la multiplicité des acteurs et de certains élus d'en faire un site exceptionnel ! Quant au site de volley-ball, qui devrait voir le jour au Bourget, il est jugé "anormalement coûteux" dans la note.
Les inspecteurs de l'État préconisent que la maîtrise d'ouvrage ne soit plus confiée à la Métropole du Grand Paris, mais à la Solideo, la société publique chargée de superviser les constructions olympiques.
Le rapport définitif doit être remis prochainement aux ministres concernés, Laura Flessel (Sports) et Gérald Darmanin (Comptes publics). Il sera rendu public.
Une prévision à 6,8 milliards d'euros
Le budget total des Jeux olympiques doit à ce stade s'élever à 6,8 milliards d'euros: 3,8 milliards pour leur organisation, financés par le CIO, les sponsors et la billetterie, ainsi que 3 milliards pour la construction des équipements, financés pour moitié par les acteurs publics (État et collectivités) et pour moitié par les investisseurs privés.La ministre des sports, Laura Flessel, a rappelé l'engagement ferme des pouvoirs publics de tenir les délais et les budgets, ajoutant que "ce rapport ne dit pas: vous allez dépasser le budget, mais voilà ce qu'il faut faire pour tenir le budget".