La candidature de la maire de Paris à la magistrature suprême pose désormais la question de la gouvernance de la capitale française.
Dimanche 12 septembre — après plusieurs mois de rumeurs — la maire de Paris Anne Hidalgo a finalement officialisé sa candidature à l’élection présidentielle, qui se déroulera les 10 et 24 avril 2022. L’élue socialiste de la capitale a annoncé la nouvelle depuis les docks de Rouen, en Normandie. La voilà désormais maire et candidate. Une double casquette qu’elle va devoir revêtir pendant sept mois, le temps de la campagne. Mais cela pose la question de la gouvernance de la capitale en son absence. Le sujet devrait être évoqué et approfondi lors du prochain Conseil de Paris qui soit se dérouler du 12 au 15 octobre prochain.
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Qui va remplacer Anne Hidalgo ?
Durant la campagne, ce sont les adjoints – et le premier d’entre eux Emmanuel Grégoire – qui expédieront les affaires courantes et assurer une présence médiatique sur la scène parisienne uniquement. Mais pas de démission au programme pour la maire de Paris. Il faut savoir qu’aucun texte de loi n’oblige un(e) maire à démissionner de son mandat lors de sa campagne. Avoir un mandat n’est par ailleurs pas un critère d’inéligibilité à la présidence ni un frein à la campagne. Il y a de nombreux exemples rien que dans l’histoire de la Cinquième république : Valéry Giscard d’Estaing, François Mitterrand ou encore Jacques Chirac ont été maires pendant leurs campagnes à la conquête de l’Élysée.
L’article L-2122 de la loi du 21 février 1996 relative à la partie Législative du code général des collectivités territoriales prévoit seulement le remplacement de l’édile en cas de vacance temporaire ou en cas de décès. En 2002, Anne Hidalgo en avait fait l’expérience lorsque son prédécesseur Bertrand Delanoë avait été poignardé lors de la première Nuit blanche. Elle était alors première adjointe et avait pris l’intérim pendant la convalescence du maire, qui dura d’octobre à novembre. Si la maire de Paris est élue à la magistrature suprême, elle devrait démissionner de son mandat et céder la place à son premier adjoint, Emmanuel Grégoire. Ce dernier assurerait l’intérim jusqu’aux nouvelles élections municipales auxquelles il pourrait, peut-être, être candidat à Paris.
Atouts et inconvénients
Par son statut de maire de Paris, Anne Hidalgo bénéficie d’un atout, ne serait-ce que de notoriété. Après tout, maire de la capitale, d'une ville de plus de 2 millions d'habitants, ce n'est pas rien, bien que ce soient de gros dossiers (brûlants) et (souvent) polémiques qui l’ont mise sur le devant de la scène. Il y a par exemple la question des 30km/h pour les automobilistes dans les rues de la capitale – bien que d’autres villes de France aient adopté cette résolution – la propreté de la ville (notamment avec le hashtag #saccageParis), ou encore les problèmes de trafic de drogue et la présence des toxicomanes dans le nord-est de Paris. Mais tout n’a pas été noir pour Anne Hidalgo, elle qui a permis à ce que soient organisées les prochains Jeux Olympiques de 2024 à Paris.
Tous ces éléments – qui n’ont jusque-là très peu dépassé les frontières du périphériques – vont désormais avoir beaucoup plus de résonnance à l’échelle française cette fois. L'un des grands défis d'Anne Hidalgo va justement être de s'éloigner de son étiquette de maire de la capitale.