Alors que le procès des attentats du 13 novembre 2015 commence mercredi, une webradio est prévue pour les parties civiles qui ne seront pas présentes. Un dispositif inédit et sécurisé, pour permettre aux rescapés et aux familles des victimes de suivre les débats à distance.
Parmi les 1800 personnes qui se sont portées parties civiles dans le cadre du procès des attentats du 13-Novembre, certaines ne pourront ou ne souhaiteront pas se déplacer. Les débats seront donc retransmis depuis le palais de justice de Paris, avec une webradio mise en place par le ministère de la Justice.
Une première dans l'histoire judiciaire française. "C’est difficile d’assister [au procès] en permanence, donc la webradio est pour nous, les parties civiles, un point important", explique Stéphane Sarrade, qui a perdu son fils au Bataclan.
Ça va nous permettre de suivre a minima les débats
Avec neuf longs mois d’audience, il lui sera impossible de se rendre chaque jour au tribunal. "Ça va nous permettre de suivre a minima les débats, et aussi d'écouter sans avoir la charge émotionnelle d’être présents", ajoute Stéphane Sarrade.
L’accès à la webradio sera sécurisé pour éviter tout piratage, via un code d'authentification pour se connecter. Les débats seront également retransmis avec un différé de 30 minutes.
Un numéro d'assistance psychologique pour accompagner les victimes
"Le léger différé nous permettra de couper cette webradio en cas d’incident notable dans la salle d’audience", précise Julien Quéré, conseiller à la première présidence en charge de l’organisation du procès. A noter aussi que le nom et la qualité de la personne qui dépose à la barre seront affichés à l’écran.
Le dispositif inquiète toutefois certains avocats, qui craignent que l'audition de témoignages particulièrement douloureux ravive des états de stress post-traumatique, entre autres chez les victimes isolées. Un numéro d'assistance psychologique a donc été mis en place afin de les accompagner.
La cour d’appel a ainsi mandaté des associations : Paris Aide aux Victimes et France Victimes. Le but de ce numéro d'urgence : faire en sorte "que les parties civiles devant leur écran puissent appeler un psychologue proche d’elles géographiquement si jamais elles ont besoin de basculer dans un contact présentiel", détaille Arthur Dénouveaux, président de l’association Life for Paris.
Le procès, qui s'annonce hors-normes, sera par ailleurs entièrement filmé pour l’histoire, avec une captation destinée aux archives nationales.