"Tous les soirs, on se demande si on va rentrer vivante chez nous"
Une trentaine de travailleuses du sexe transgenres, dont une majorité de Péruviennes, se sont rassemblées vendredi après 23h sur les lieux du drame autour d'un autel formé de multiples bougies, roses rouges et blanches et de portraits de Jessyca Sarmiento. "Justice pour Jessyca", ont-elles scandé à plusieurs reprises. A quelques mètres, une flaque de sang était toujours visible sur le bord de la route."Ce qui nous amène ici, c'est la colère. Les pouvoirs publics traitent la situation avec légèreté, nous sommes dans une situation de crise, les filles nous appellent tous les soirs pour nous dire qu'elles sont victimes de violences très graves", a déclaré Giovanna Rincon, présidente d'Acceptess-Transgenres, qui avait organisé le rassemblement. "Nous ne voulons plus être les victimes collatérales des lois répressives", a-t-elle ajouté. Selon elle, la loi prostitution de 2016, qui pénalise le client, est responsable de l'augmentation des violences contre les travailleuses du sexe en les obligeant à exercer dans des coins reculés à l'abri des contrôles de police.
"Tous les soirs, on se demande si on va rentrer vivante chez nous", raconte l'une des travailleuses du sexe présentes. "C'est pas parce qu'on est étrangères, qu'on n'a pas de papiers, qu'on n'est pas des êtres humains. Même les animaux ne méritent pas ça", renchérit Veronica Castro, prostituée transgenre qui travaille dans le bois de Boulogne. En 2018, "année noire" selon le rapport annuel de SOS Homophobie, 231 agressions physiques envers les personnes LGBT (lesbiennes, gays, bis, trans) ont été recensées.Veillée pour Jessica pic.twitter.com/xrcDqPXlnK
— patsy (@adinsaniamfauit) February 21, 2020