Ce jeudi 20 avril s'ouvre un débat public sur l'eau potable en Île-de-France, il prendra fin le 20 juillet prochain. L'objectif est de permettre aux Franciliens de réfléchir de manière collective à des projets de traitement de l'eau dans la région.
Quel avenir pour le traitement de l'eau ? C'est la question que vont pouvoir se poser les Franciliens dès jeudi, alors qu'un large débat public s'ouvre pour trois mois sur un projet de traitement de l'eau en Île-de-France. L'occasion de s'exprimer sur l'eau, son usage et sa préservation, souligne la présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP).
Saisie par le Sedif, le premier syndicat des eaux de France, cette commission a été choisie pour organiser ce débat obligatoire. Un débat qui ne concernera pas uniquement les Franciliens, comme le souligne Ilaria Casillo, présidente par interim de la CNDP, l'autorité indépendante chargée par la loi d'organiser les débats sur les projets à fort impact environnemental.
"Comment gouverne-t-on l'eau? Comment est-elle contrôlée? Pourquoi achète-t-on de l'eau en bouteille? En cette période où le sujet de l'eau suscite de vives préoccupations, et des contestations, c'est le moment de lancer un débat qu'on espère pilote", dit-elle.
De nouveaux projets en Île-de-France
En Île-de-France le débat portera sur de nombreux points comme par exemple celui d'une nouvelle technique de filtration à quelques 870 millions d'euros, dans ses trois principales usines d'eau potables, qui alimentent plus de quatre millions d'usagers.
Le Sedif souhaite avec ce projet équiper ses sites d'une technologie de filtration par membranes "haute performance", afin de répondre à un triple objectif, comme l'explique le Sedif via un communiqué :
- sanitaire, avec l’élimination d’un maximum de micropolluants de l’eau distribuée
- environnemental, en diminuant la consommation de produits d’entretien et d’eau en bouteille plastique
- économique et énergétique, car la distribution d’une eau moins calcaire permettra une réduction de la consommation d'énergie à l'échelle du territoire du SEDIF et allongera la durée de vie des appareils électroménagers des usagers
Mais le projet augmentera la consommation électrique des usines, et le prix de l'eau (de 36 à 48 euros par an par foyer). Il implique aussi une augmentation du prélèvement d'eau (d'environ 15%) et le rejet dans le milieu naturel des matières retenues par la filtration.
La mise en place d'un débat public donnera lieu à des réunions sur le site des trois usines du Sedif. Des stands de la CNDP seront montés le week-end au pied des immeubles, sur les marchés ou encore en bord de rivières.
Gestion de l'eau et crise écologique
Parmi les sujets prévus, l'impact du réchauffement sur la ressource, et les effets sur la facture. Le sujet brûlant des mégabassines n'est pas sur la liste, mais "je pense qu'il viendra. Spontanément le public aura envie d'élargir le débat. Il n'y a aucun tabou. Si ces questions viennent, on les traitera", précise Mme Casillo.
Le Sedif doit renouveler la délégation de service public, confiée jusqu'ici à Veolia depuis cent ans. La future concession doit entrer en vigueur au 1er janvier 2025, un contrat de quatre milliards d'euros sur 12 ans.
Source : AFP