Rachida Dati participera-t-elle à la primaire organisée par l'UMP pour désigner son candidat à la mairie de Paris ? Sa situation politique rappelle celle de Ségolène Royal. Eléments de comparaison.


Primaire ou pas ? Rachida Dati va devoir décider dans les prochains jours si elle souhaite affronter Nathalie Kosciusko-Morizet dans la primaire qui va désigner le candidat UMP pour la mairie de Paris. Pour l'aider dans son choix, elle pourrait méditer le destin de Ségolène Royal qui évoque quelques ressemblance avec la situation de la maire du VII ème arrondissement.

Pas grand chose à gagner et beaucoup à perdre

Selon un indiscret du JDD, Rachida Dati serait prête à renoncer à la primaire parisienne comme le lui demanderait Jean-François Copé qui ne souhaite pas donner un élan à Nathalie Koscisko-Morizet. Publiquement, la maire du VII ème répète qu'elle sera candidate. Mais le président de l'UMP lui offre une voie pour se sortir d'une situation politique délicate. 

Car le seul sondage sur les élections municipales à Paris la donne largement perdante face à NKM avec seulement 11% des voix. Un scénario qui ne serait pas sans rappeler le score de Ségolène Royal à la primaire du PS pour la présidentielle : 7%. Quelques pleurs et le début de ses ennuis et de sa dégringolade.

Contrairement à Pierre-Yves Bournazel, qui veut profiter d'une primaire pour se faire un nom, Rachida Dati n' a aucun intérêt à aller vers une défaite annoncée. La notoriété, elle l'a. Et elle n'a rien à négocier en faisant un score charnière, car elle sera la tête de liste UMP dans le VII ème arrondissement. Nathalie Kosciusko-Morizet sur Europe 1 a répété qu'elle souhaitait travailler avec Dati. Non désirée comme chef de file UMP dans la capitale, Rachida Dati, maire sortante, est incontournable dans la bataille d'arrondissement.

Il vaut mieux attendre sagement des jours meilleurs rue de Grenelle. Car se présenter contre NKM, avec le lot de petites phrases et de noms d'oiseaux, ne ferait que renforcer son isolement et son image: un pouvoir de nuisance médiatique proportionnel à son impuissance politique.

La menace d'un dissident

Comme Ségolène Royal, Rachida Dati a son Olivier Falorni. Toute proportion gardée. Il s'agit de Christian Le Roux, ancien élu du VII ème avant l'arrivée de Dati en 2008. Il annonce son intention de présenter une liste "citoyenne" aux municipales. "C'est une candidature locale du type Fromantin à Neuilly. Ma seule ambition est d'être maire du VII ème. Les gens de l'arrondissement ont besoin d'avoir un élu qui ne travaille pas à autre chose que le 7 ème", explique ce proche collaborateur de Jean-Paul Delevoye au Conseil economique, social et environnemental. 

Il s'agit donc d'une liste anti-Dati, "une alternative locale", mais Christian Le Roux se situe à droite. "Je suis contre la politique de M. Delanoë très clairement", explique-t-il se situant dans une majorité UMP. 

La gauche est très faible dans le VII ème arrondissement et contrairement à ce qui s'est passé à la Rochelle ne se mêlera pas d'arbitrer un duel à droite. Rien d'inquiétant pour Rachida Dati.

Sauf si elle est décidée à remuer dans les brancards contre la venue de NKM. Les instances de l'UMP Paris trouveraient alors dans la liste de Christian Le Roux, une tête de pont pour causer quelques embêtements à Rachida Dati dans son arrondissement.

Quelle BPI pour Dati ?

Comme pour Ségolène Royal, c'est François Hollande qui détient une partie des clefs de l'avenir de Rachida Dati. Retranchée dans son VII ème comme Royal dans son Poitou-Charente, l'ambition de la garde des Sceaux ne se limite pas au coeur historique de Paris. Sa mairie est trop près des lieux de pouvoir pour ne pas y penser en se maquillant tous les jours. 

Il n'est pas sûr qu'elle veuille renouveler son mandat de député européen en 2014. Son objectif reste de devenir député en 2017. A Paris, aucune circonscription ne semble disponible.Un parachutage géographique contribuerait à ternir son image. Il lui reste la possibilité d'être élue sur les listes proportionnelles qu'envisage de mettre en place le gouvernement Ayrault conformément à une promesse de campagne de François Hollande.

Ce projet pourrait être soumis à un référendum. Une incertitude de plus pour Rachida Dati, qui doit déjà attendre le sort de Jean-François Copé à la présidence de l4UMP et les signes du retour de Nicolas Sarkozy.

Bref, autant de raisons de rester tranquillement dans son VII ème plutôt que de jouer les "deseperate politicalwife" comme Ségolène Royal



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