Radars, périphérique… Un plan anti-bruit de 100 millions d’euros présenté par la Région Île-de-France

Alors que la Région propose un plan de 23 mesures contre les nuisances sonores, Olivier Blond, président de Bruitparif, met en avant "un enjeu de santé". L’opposition écologiste déplore un manque d’ambition.

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Le plan "de lutte contre les nuisances sonores" présenté mardi par la Région est censé rendre l’"Île-de-France plus calme", avec un financement "à hauteur de 100 millions d’euros" et l’objectif "d'identifier et d'agir les communes prioritaires et de protéger ainsi les 500 000 Franciliens les plus impactés". Annoncé dans un communiqué, le plan comporte 23 mesures. Le but est de "réduire de 30 % l’exposition au bruit dans la région".

"Parmi les trois idées principales, il y a d’abord les actions et financements pour une diminution des émissions routières et ferrées", met en avant Olivier Blond, président de l’observatoire Bruitparif, qui a largement participé à la construction de ce plan, et par ailleurs conseiller régional LR, délégué spécial en charge de la santé environnementale.

"Pour les routes, il y a l’installation de nouveaux enrobés phoniques et la construction de murs antibruit. Pour les grandes lignes ferrées, il y a des murs antibruit et des travaux de BRP pour un certain nombre de ponts et de structures métalliques bruyantes. On diminue le bruit à la source", résume-t-il.

"Un vrai problème sanitaire"

Olivier Blond évoque ensuite "les hydres, les radars-sanction" : "Ce sont des dispositifs développés par Bruitparif. Un prototype est expérimenté à Juvisy-sur-Orge, en Essonne, on est en attente d’une homologation. On espère l’avoir début 2025. Le principe est d’identifier et verbaliser tous les véhicules beaucoup trop bruyants qui dépassent la réglementation, en lisant la plaque d’immatriculation. Il s’agit plus particulièrement des deux-roues motorisés avec des pots d'échappement illégaux, ça génère énormément de gêne pour les riverains", précise-t-il.

"La troisième mesure qui me plaît beaucoup, c’est le plan de sensibilisation dans les lycées contre les comportements à risque. Écouter de la musique trop fort avec des écouteurs toute la journée, lors de concerts… Les cellules réceptrices dans nos oreilles ne sont pas renouvelables. Quand on en perd, ça ne se remplace pas. On endommage son capital auditif. Si on ne fait rien, on se prépare à une génération de malentendants, appareillés à 40-50 ans", souligne l’élu.

"C’est une très bonne nouvelle qu’une collectivité comme la Région Île-de-France s’empare du sujet du bruit. C’est un enjeu essentiel de santé, un vrai problème sanitaire. Diabète, infarctus… Il y a de nombreux effets sur le corps humain, notamment en lien avec les perturbations du sommeil. On sait que la source principale du bruit en Île-de-France, ce sont les transports. Le plan joue sur beaucoup de leviers d’action", conclut Olivier Blond.

"Un plan qui n’est pas à la hauteur des difficultés"

Du côté de l’opposition, Kader Chibane, président du groupe écologiste au conseil régional, se dit "déçu" et déplore "un plan qui n’est pas à la hauteur des difficultés". "Ça n’est pas assez ambitieux. Déjà ça ne va pas assez loin sur l’aérien, un sujet très important pour la pollution sonore. Le plan aurait pu demander l’extension du couvre-feu à Orly, et la mise en place d’un dispositif similaire à Roissy. Les habitants souffrent du bruit", explique l’élu.

"Pour l’aspect routier, à part la proposition pour le périphérique, il n’y a pas grand-chose", poursuit-il. Alors que la Ville de Paris veut abaisser dès le mois d’octobre la vitesse de 70 à 50 km/h sur le boulevard périphérique, Valérie Pécresse s’oppose à cette mesure. La présidente LR de la Région interpelle sur X le nouveau ministre des transports LR François Durovray, soulignant que "le périphérique ne concerne pas que les parisiens".

"La Région est d'ailleurs prête à reprendre la gestion de cet axe routier d’intérêt régional pour en réduire vraiment les nuisances sonores et sans pénaliser les travailleurs de la nuit", déclare-t-elle. Valérie Pécresse se dit prête à financer la moitié du coût de renouvellement de la chaussée avec un nouvel enrobé phonique, pour diviser le bruit par cinq.

"La grande partie des enrobées a déjà été refaite par la mairie de Paris, en particulier là où il y a des habitations. Globalement pour le plan, on ne nous explique pas précisément comment les 100 millions d’euros vont être utilisés", pointe du doigt Kader Chibane. Le plan sera soumis au vote jeudi au conseil régional.

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