Fermée il y a 16 ans, en 2005, La Samaritaine rouvre ses portes le 19 juin prochain. Les quatres bâtiments de style Art déco ont été entièrement rénovés et réunissent un grand magasin, un hôtel de luxe, des bureaux, des logements sociaux et une crèche.
Le célèbre magasin de la rue de Rivoli, déficitaire et vétuste, avait baissé son rideau en 2005. Il devait initialement rouvrir en 2020 pour son 150e anniversaire mais la pandémie en a décidé autrement. A partir du 19 juin, il sera à nouveau possible de "tout trouver à la Samaritaine" comme le célébrait son fameux slogan publicitaire dans les années 60.
Un long et coûteux chantier
Après la fermeture du magasin de style Art déco, fondé en 1870 par Ernest Cognacq, le groupe LVMH, propriétaire de La Samaritaine depuis 2001 décide d'engager des travaux de restauration. Il lui faudra attendre près de 10 ans pour voir définitivement validé son permis de construire. Entre 2012 et 2015, les travaux sont suspendus par une série de recours d'associations de sauvegarde du patrimoine contestant notamment la réalisation d'une façade tout en verre, côté rue de Rivoli.
"Il a fallu cinq ans pour convaincre la mairie de Paris, cinq ans pour obtenir le permis et cinq ans de travaux colossaux. On ne pensait pas que ça durerait quinze ans, mais ça en valait la peine", résumait en 2019 Jean-Jacques Guiony, directeur financier de LVMH et PDG de l'emblématique grand magasin.
Tout l'espace a été entièrement remodelé par le cabinet Sanaa mais aussi Hubert de Malherbe, Ciguë ou encore Yabu Pushelberg. Joyaux de l'Art nouveau et de l'Art déco, les quatre bâtiments - dont un classé aux Monuments historiques - ont subi une lourde restructuration respectant les éléments d'époque : mosaïques, émaux, verrières ou encore garde-corps en fer forgé.
Au final les travaux auront coûté à son propriétaire la coquette somme de 750 millions d'euros.
Un grand magasin et un hôtel de luxe
La surface du grand magasin a été quelque peu réduite passant de 20 000 m2 contre 30 000 m2 lors de sa fermeture.
Le bâtiment abrite également un hôtel cinq étoiles Cheval Blanc, une marque détenue par LVMH, de 72 chambres avec vue plongeante sur la Seine dont la date de réouverture n'a pas été communiquée et qui proposera notamment une suite de 1.000 m² avec piscine privée au huitième étage.
L'établissement comprendra aussi quatre restaurants, dont un gastronomique dirigé par le chef étoilé Arnaud Donckele.
Le projet englobe également 15.000 m² de bureaux, une crèche de quartier de 80 lits et 97 logements sociaux gérés par France Habitat.
En 2005, lors de sa fermeture, La Samaritaine employait 734 salariés, dont la quasi-totalité a été reclassée ou a bénéficié de mesures prévues par le Plan de sauvegarde de l'emploi. Lors de l'annonce de la réouverture en 2019, LVMH avait indiqué qu'"au total, plus de 1500 postes seront créés, dont 800 pour le grand magasin, et qu'avec les bureaux, plus de 2400 emplois directs seront pérennisés sur site".