Ce mercredi, des étudiants venus d'établissements divers se sont rassemblés place de la Sorbonne. Objectif : faire le point sur la suite de la mobilisation étudiante, à la veille de la douzième journée de manifestation contre la réforme des retraites.
"Cassez-vous, cassez-vous", "Flics, violeurs, assassins", scandaient plusieurs centaines d'étudiants ce mercredi midi, place de la Sorbonne, à l'occasion d'une assemblée générale. D'abord présentes, les forces de l'ordre ont quitté les lieux une quinzaine de minutes seulement après leur arrivée, sous les huées générales.
Dans la matinée, plusieurs établissements ont également fait l'objet de blocages ou de tentatives de blocages dans la capitale. Parmi eux, le lycée Henri IV, la Sorbonne nouvelle, le campus Censier ou encore Assas. "On peut s'applaudir et être fiers de nous", se félicite l'un des manifestants au microphone suite à ces annonces.
Mais cette assemblée générale a surtout permis de faire un point sur la mobilisation étudiante. Lors des différentes prises de paroles, les étudiants ont notamment pointé du doigt le manque de cohésion et de communication entre les différents campus. "Aujourd'hui ce qui a manqué, c'est le nombre. Il faut réussir à se coordonner et éviter cet éclatement", explique un autre étudiant.
"Nous sommes dans un moment de crises multiples"
Si la centaine d'étudiants venue place de la Sorbonne manifestent avant tout contre la réforme des retraites, leurs revendications sont multiples. L'un d'eux, qui témoigne sous couvert d'anonymat, souhaitait être présent dès ce mercredi afin de dépasser le cadre de l'intersyndicale. "Je suis là parce que nous sommes dans un moment de crises multiples où la réforme des retraites n'est que la partie émergée de l'iceberg. Nous vivons une crise sociale, politique et écologique qui nous contraint aujourd'hui à agir", confie-t-il.
Pour une autre étudiante, l'enjeu de cette AG est ailleurs : "Nous voulons obtenir le 10 améliorable (donner la moyenne de 10/20 à tous les étudiants, Ndlr) afin de valider notre semestre. Cela nous permettrait de nous libérer du temps pour manifester, d'autant que nous avons déjà manqué des cours", explique la jeune femme. Selon elle, la réforme des retraites est injuste car "nous avons déjà une génération qui fait de longues études. Nous rentrons donc plus tard dans le monde du travail, ce qui signifie qu'on partira encore plus tard à la retraite".
D'autres étudiants étaient, quant à eux, venus se renseigner sur la suite de la mobilisation. Si le programme n'est pas encore défini, plusieurs pistes sont déjà envisagées. Comme le blocage du périphérique parisien, l'occupation de certains campus comme celui de Paris-III ou le blocage jusqu'aux prochaines vacances scolaires du campus René-Cassin (XIIIe). Une réflexion autour d'une semaine d'action aux abords du 1er-Mai serait également à l'étude. Pour certains étudiants, l'objectif est de "sortir du cadre traditionnel des manifestations", pour penser à "d'autres stratégies de débordements".