Alors qu’aucune date de reprise n’est encore fixée, le protocole censé permettre une possible réouverture des restaurants se précise. La mise en place d’un système de QR codes comme système de traçage est proposée.
Déjà quatre mois de fermeture. Alors que les autorités mènent en ce moment des discussions avec les restaurateurs pour définir les conditions d’une possible réouverture, plusieurs mesures proposées font leur chemin. C’est notamment le cas du QR code comme système de traçage, comme l’explique Franceinfo.
Chaque établissement pourrait disposer de son propre code spécifique, que les clients devraient scanner lors de leur passage. Le dispositif reposerait sur l’application Tous AntiCovid, qui aurait pour rôle de signaler aux utilisateurs d’éventuelles détections de cas positifs, et ainsi les inviter à se faire tester et s’isoler. Ce qui devrait permettre, aussi, de remonter les chaînes de contamination.
"Les carnets de prise de rendez-vous, c’était archaïque, explique le restaurateur parisien Stéphane Manigold, à la tête de quatre établissements, à France 3 Paris IDF. J’estime que c’est une bonne chose, la mise en place de QR codes va moderniser le système et peut simplifier la tâche. Certes ce genre de débats suscite parfois beaucoup de passions, c’est comme le carnet vaccinal par exemple. Mais en tant que restaurateurs, on n’a pas un rôle de police, l’idée est juste de renseigner les coordonnées."
"On est dans le dialogue pour préparer la sortie de crise"
Si le dispositif peut poser question en termes de libertés individuelles, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) s'est dite favorable à l'utilisation des QR codes dans les lieux recevant du public. "La CNIL prend acte de ce que les utilisateurs conserveront la possibilité de ne pas utiliser l’application « TousAntiCovid », y compris dans l’hypothèse où l’enregistrement des visites constituerait une obligation pour les personnes concernées, dès lors que deux dispositifs, l’un numérique (codes QR), l’autre non numérique (par exemple un cahier de rappel) seraient mis à leur disposition par les responsables des établissements visés", estime en effet l’autorité dans un avis rendu public le 15 février, citant notamment une absence de géolocalisation.
Manger à 12 sur un bout de trottoir, au bout d’un moment ce n’est pas possible, objectivement mieux vaut des terrasses, en assurant une distanciation.
"Je pense que les gens ont envie de retrouver une forme de liberté, ce genre de mesure peut permettre de rouvrir intelligemment", juge Stéphane Manigold, par ailleurs cofondateur du collectif "Restons ouverts" (créé fin septembre pour protester contre les restrictions sanitaires). "Assurer une distance d’au moins un mètre entre chaque client, mettre en place tous les gestes barrières nécessaires… On est dans le dialogue pour préparer la sortie de crise", assure le restaurateur.
A ce jour, si le service à table reste interdit, les professionnels doivent déjà respecter une série de mesures dans le cadre des commandes et des ventes à emporter : les restaurateurs doit notamment fixer et afficher une capacité d'accueil maximale, ou bien demander aux clients d’attendre à l’extérieur ; du gel hydroalcoolique doit être mis à disposition ; et enfin le port du masque est obligatoire pour les clients qui passent dans le restaurant. A noter que pour ce qui est de la restauration collective, la distance minimale demandée entre chaque personne assise est aujourd’hui de deux mètres, et les tables doivent être entre autres limitées à quatre personnes.
Une réouverture à partir de mi-avril ?
Quant au calendrier, Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, a évoqué à l'issue du Conseil de Défense du 3 mars un possible "retour à une vie normale" vers la "mi-avril".
"La réouverture pourrait venir entre mi-avril et mi-mai. Les beaux jours arrivent, je pense qu’une forme de pression de la part de l’opinion publique va commencer à monter, raconte Stéphane Manigold. Manger à 12 sur un bout de trottoir, au bout d’un moment ce n’est pas possible, objectivement mieux vaut des terrasses, en assurant une distanciation. Il va falloir lâcher la bride, plutôt que de gérer par la matraque avec des évacuations comme on l'a vu dernièrement dans les zones fréquentées de la capitale. Je pense que le gouvernement va entendre ce message."
"Ça fait bien longtemps qu’on a fermé, pourtant le virus circule toujours massivement, note enfin le restaurateur. Il y a toujours une forme d’incompréhension parmi les professionnels. L’Etat nous aide vraiment mais il y a encore des trous dans la raquette pour le fonds de solidarité, notamment pour les établissements dont la date de création remonte à 2019 mais dont les activités n’ont débuté qu’en 2020. Il va falloir régler ça, sinon certains restaurants ne rouvriront pas." Les établissements ont fermé leurs portes depuis le 30 octobre dernier.