Les manifestants sont venus encore en nombre ce jeudi 16 janvier à Paris. Ils étaient 250.000 selon la CGT. Un nombre en baisse par rapport à la manifestation du 9 janvier dernier.
Six semaines de conflit. Les syndicats opposés à la réforme des retraites ont tenté jeudi de mobiliser avant un nouveau rendez-vous le 24 janvier. Selon les chiffres de la CGT (qui fait partie de l'intersyndicale qui a appelé à la mobilisation avec FO, Solidaires, FSU, CFE-CGC et trois organisations de jeunesse) revendique 250.000 manifestants à Paris. Selon la confédération, ils étaient 370.000 le 9 janvier dernier.
Cette fois-ci, on y trouvait en grande majorité des enseignants, malgré des taux de grévistes en baisse dans l'Éducation nationale (6,6% dans le primaire et 6,83% dans les collèges et lycées, selon le ministère à la mi-journée), mais aussi des avocats en robe, des cheminots, des agents de la RATP ou des étudiants.
L'intersyndicale hostile à la réforme espère retrouver une mobilisation conséquente après plusieurs journées d'actions en retrait par rapport aux 805.000 manifestants du 5 décembre, selon le ministère de l'Intérieur.
"La détermination est toujours aussi grande", a assuré le numéro un de la CGT Philippe Martinez. "Il n'est jamais trop tard pour faire céder un gouvernement."
Mais "il n'y a pas l'idée que le gouvernement aurait bougé en quoi que ce soit", a estimé Benoît Teste (FSU), reconnaissant que "la lassitude, c'est le risque de ce mouvement".
Grosse manif à paris malgré les cafouillages entre l’action de mardi et de jeudi...
— Laurent BRUN (@LaurentBRUN20) January 16, 2020
Désormais la cible est unique : le 24/01 qui doit être monstrueux. Et on continue les actions quotidiennes pic.twitter.com/w0mxxleH34
Soutien de l'opinion
Si la mobilisation baisse, elle reste soutenue majoritairement par l'opinion publique, selon plusieurs récents sondages.Selon une étude de Harris Interractive pour RTL et AEF Info réalisé après l'annonce du Premier ministre Edouard Philippe, 60% des Français (60%) soutiennent toujours les manifestations et la grève contre la réforme des retraites.
L'exécutif a répondu à la demande des syndicats réformistes (CFDT, Unsa et CFTC) en acceptant de supprimer l'instauration progressive à partir de 2022 d'un âge pivot assorti d'un bonus-malus. Et une "conférence de financement" sera chargée d'ici à fin avril de trouver les moyens de garantir l'équilibre financier en 2027.Interrogés @harrisint_fr pour @RTLFrance et @AEFsocial_RH après l’annonce du Premier ministre du retrait provisoire de l’âge pivot, les Français ne changent pas radicalement d’opinion à l’égard de la mobilisation : 60% des personnes interrogées indiquent la soutenir #retraites pic.twitter.com/KvFxY5PEZn
— Jean-Daniel Lévy (@jdlevy) January 14, 2020
Mais le compromis proposé est un "leurre" pour les syndicats hostiles à la réforme qui ont annoncé de nouvelles mobilisations les 22, 23 et surtout 24 janvier, avec une 7e journée d'action nationale à l'occasion de l'examen du projet de loi en Conseil des ministres.