Retraites : les salariés dans la rue mardi pour la première mobilisation de la rentrée

Quatre syndicats -CGT, FO, FSU, Solidaires- appellent les salariés à faire grève et à manifester mardi contre la réforme des retraites et pour les salaires, la première mobilisation de la rentrée scrutée de près par le gouvernement.

Des arrêts de travail sont annoncés dans différents secteurs et 181 défilés et rassemblements sont prévus à travers le pays, selon la CGT.

A Paris, le cortège partira en début d'après-midi de la place de la République vers Nation avec en tête les leaders de la CGT, Thierry Lepaon et de FO, Jean-Claude Mailly. Les deux hommes défileront une nouvelle fois main dans la main après avoir protesté ensemble au printemps dernier - mais sans succès - contre la réforme du marché du travail.

C'est début juillet, alors que la réforme des retraites était encore dans les limbes, que les quatre centrales ont décidé d'organiser une journée d'action le 10 septembre pour "imposer d'autres choix au gouvernement" sur les "salaires, l'emploi, les retraites".

Des syndicats de fonctionnaires et de retraités ont rejoint le mouvement, de même que des organisations de jeunesse dont l'Unef. Des leaders politiques, Jean-Luc Mélenchon (PG), Pierre Laurent (PCF), Olivier Besancenot (NPA), se sont associés au mouvement.

La contestation est centrée autour du refus du projet de loi sur les retraites, qui sera sur la table du Conseil des ministres le 18 septembre, pour un débat au parlement début octobre. Les syndicats dénoncent en particulier l'allongement de la durée de cotisations à 43 ans en 2035 qui, à leurs yeux, fait du texte une loi "anti-jeunes". "Ce projet de loi n'est pas acceptable, il est injuste et économiquement inefficace", martèle la CGT. 

Trois Français sur quatre se disent insatisfaits du projet, selon un sondage Ifop, tandis que selon CSA, 81% sont inquiets pour leur retraite.

Un total de 81% des Français se dit inquiets pour leur retraite et 69% jugent que la réforme proposée par le gouvernement va plutôt dans la mauvaise direction, selon un sondage CSA pour l’Humanité rendu public dimanche soir. En mai 2003 lors de la fronde contre la réforme Fillon, ce taux s'élevait à 65%.

Toutefois, l'objectif de la mobilisation n'est pas le retrait du texte - comme cela était le cas en 2010 contre la réforme des retraites de Nicolas Sarkozy- mais de permettre "d'améliorer le projet lors des débats parlementaires", souligne M. Lepaon. Le ministre du Travail Michel Sapin a souligné dimanche soir sur France 5  qu'"un texte n'était jamais figé" et que les parlementaires auraient leur rôle à jouer.

"Que des organisations syndicales veuillent manifester pour dire leur mécontentement ou leurs attentes, ça me paraît légitime", a-t-il dit, réfutant qu'elles aient "pour objectif (...) une confrontation".

Dans l'élaboration de la loi, le gouvernement a tenu compte de la pression syndicale. La CGT et FO reconnaissent des avancées, en particulier sur la prise en compte de la pénibilité.

Outre les retraites, la mobilisation sera axée sur des revendications salariales sur fond de baisse de pouvoir d'achat qui pénalise en particulier les bas salaires, ce que le gouvernement lui-même reconnaît.

"Sur le terrain on ressent un profond mécontentement qui monte de partout" et "de plus en plus de gens n'arrivent pas à boucler les fins de mois", affirmait vendredi au Parisien M. Lepaon, qui reproche au gouvernement d'être "sourd" aux revendications des salariés et de "pencher" du côté du patronat.

"Il est nécessaire d'agir pour obtenir un coup de barre à gauche", dit-il. La CGT a mis tout son poids dans la balance pour réussir cette première mobilisation de la rentrée: Thierry Lepaon a tenu quatre meetings la semaine dernière - notamment jeudi en région parisienne rassemblant 4.000 militants- pour préparer l'événement. Une dernière réunion publique est prévue lundi à Lyon à la veille de la journée d'action.

Les leaders syndicaux ne s'attendent pas à voir trois millions de Français battre le pavé comme au plus fort des protestations de 2010, d'autant plus que l'unité syndicale est rompue.

La CFDT qui a salué des mesures de justice dans le projet retraites ne descendra pas dans la rue, ni la CFTC et la CFE-CGC qui préfère "porter dans le débat parlementaire des amendements" notamment en faveur des jeunes.

Mais après le 10 septembre "il y aura des suites si le gouvernement ne bouge pas", assure M. Lepaon qui n'écarte pas une unité avec la CFDT sur d'autres revendications, en particulier sur les salaires et l'assurance-chômage.

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