La salle de shoot à Paris ouvre vendredi

L'entrée de la "salle de shoot", au 2 rue Ambroise Paré (Xe arrondissement de Paris), se situe à quelques mètres du lieu où l'homme a été retrouvé.

Cette "salle de consommation à moindre risque" (SCMR) installée dans le Xe arrondissement ouvrira ses portes aux premiers usagers ce vendredi. Dans ses 450.m², elle leur offrira du matériel stérile, mais aussi un encadrement par du personnel soignant et social. Comment cette structure va fonctionner

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Cette première en France alimente beaucoup de fantasmes, notamment celui d'une légalisation future des drogues. Mais cette salle de shoot, située au 4, rue Ambroise Paré permettra surtout un encadrement des toxicomanes, nombreux dans le quartier de la Gare du Nord.

  • La gestion
Bien qu'elle se trouve au sein de l'hôpital Lariboisière, elle n'en dépend pas puisqu'elle dispose d'une entrée indépendante sur la rue. C'est l'association Gaïa, spécialisée dans le traitement de l'addiction aux drogues et qui intervient déjà dans la rue Ambroise Paré avec son minibus pour distribuer des kits d'injection stériles, qui gère la salle de shoot, qui sera ouverte tous les jours de 13h30 à 20h30. Elle pourra accueillir 200 personnes par jours et sera accessible seulement aux personnes majeures. Le coût de fonctionnement annuel est estimé à 1,2 million d'euros.

  • Le matériel
Son usage est réservé aux consommateurs, qui devront s'y rendre avec leur propre drogue : héroïnes, crack, sulfate de morphine ou médicaments de substitution. Cependant, le matériel d'injection stérile leur sera fourni pour limiter les risques de transmission de maladies infectieuses.

  • Le déroulement de l'accueil des toxicomanes
D'abord, ils devront s'inscrire de manière anonyme à l'accueil. La seconde pièce, composée de 12 boxes, est réservée à la consommation, sous la surveillance d'infirmiers. Les usagers peuvent y rester trente minutes au maximum, temps de préparation inclus. Un dernier espace de repos accueille les usagers après la consommation, dans un lieu où ils pourront rencontrer une vingtaine de médecins, infirmiers, éducateurs, assistants sociaux et agents de sécurité. C'est l'étape la plus importante, dont le but est de proposer des aides aux toxicomanes et les sortir de la dépendance. 

  • Un périmètre de tolérance judiciaire autour de l'entrée
Les usagers ne pourront être poursuivis pour consommation et la détention illicite de drogues, puisqu'un périmètre de tolérance judiciaire a été instauré aux abords de la salle, ce qui "suspend" la loi de 1970 sur la pénalisation de l'usage de stupéfiants. 

La salle de shoot à Paris est inaugurée ce matin, son objectif est de minimiser les risques d’overdose et de maladies.► Un reportage d'Aude BLACHER avec Virgine DELAHAUTEMAISON et Marie CHAMBRIAL 




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