Riverains et commerçants gardent en mémoire certains visiteurs fortement alcoolisés à la sortie du Salon de l'agriculture, l'année dernière. Pas question pour le Salon de redonner une telle image. Les exposants qui serviraient trop d'alcool risquent la sanction.
Oreillette, 5 ans, est la vache égérie de ce Salon de l'agriculture. Mais les 600 000 visiteurs attendus pour l'occasion (du 24 février au 3 mars) ne vont pas tous boire que du petit-lait. L'alcool risque aussi de couler à flots. De quoi inquiéter les riverains et les commerçants du quartier qui ne veulent pas voir les mêmes débordements se reproduire cette année.
"Les gens outrepassent les limites et continuent de consommer à l'extérieur. Ce n'est pas de la consommation qui va être responsable. On a beaucoup plus de mal à travailler à cause de trop d'alcool", déplore Jonathan, cogérant du Café Eugène à la Porte de Versailles.
Pour le maire du 15e arrondissement, qui entend les plaintes de ses administrés, il faudrait plus de sécurité autour du salon, et donc, selon lui, plus de répression. "Nous avons déjà demandé l'année dernière un service de police renforcé. Pas seulement un service d'ordre pour les visites de personnalités mais aussi, tout au long du déroulement du salon, de la police nationale et municipale", indique Philippe Goujon, maire (LR) de l'arrondissement.
Exposants et visiteurs pourront être sanctionnés
Pour développer des comportements plus responsables, les organisateurs misent sur la pédagogie et la prévention. Mais ils sont prêts, cette fois-ci, à appliquer des sanctions.
"Pour un exposant, cela peut aller jusqu'à la fermeture de son stand s'il contrevient à l'avertissement et la mise en demeure qu'on lui a faite de servir de l'alcool à un visiteur manifestement aviné. Cela peut aller jusqu'au raccompagnement à la porte du parc d'un visiteur qui causerait des troubles au bon fonctionnement du salon", explique Valérie Le Roy, directrice du Salon de l'agriculture.
Comme un symbole pour cette 60e édition, le premier concours de bière sans alcool verra le jour. À consommer, bien sûr, sans modération.