À l'image d'autres grandes villes, comme Lyon, Nice vient d'interdire la vente d'alcool dans bon nombre de quartiers, le soir, après 20 heures. But poursuivi, selon la municipalité, lutter contre l'alcoolisme et les situations que cela engendre. Les commerçants saluent l'initiative.
C'était une promesse faite avec son Premier adjoint Anthony Borré, pas un mais cinq arrêtés municipaux d’ores et déjà en vigueur, à Nice portant "restriction d'horaires élargis pour la vente d'alcool à emporter."
Désormais, dans la ville du maire Christian Estrosi, l'alcool ne peut plus être vendu dans les quartiers suivants :
- La Madeleine,
- Garibaldi,
- Saint Roch,
- le secteur Cassin,
- Pégurier,
- Vigo ainsi que le secteur Jean Médecin, Thiers, Victor Hugo.
L'arrêté précise les horaires de l'interdiction, de 20 heures à 8 heures du matin. Avec à la clef, une amende possible de 500 euros maximum dont devra s'acquitter le vendeur, et non l'acheteur.
Derrière ces mesures, on entrevoit le souhait de la ville de Nice de lutter contre un certain nombre de troubles, la mairie évoque "les troubles tels que l’alcoolisation en voirie, les nuisances sonores, ou l’atteinte à la salubrité publique."
Une nécessité, estiment les commerçants des quartiers concernés. En décembre dernier, un restaurateur de la place Garibaldi excédé par des SDF un peu trop avinés, évoquait au micro de France 3 des comportements "hallucinants".
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Une pétition avait alors été lancée à la fin de l'année dernière.
La vision n’est pas toujours top à Jean-Médecin quand vous voyez certaines personnes, la bouteille à la main
Jean-Marie Debaisieux, président de la Fédération du commerce niçois et de l'artisanat.à France 3 Côte d'Azur ce 28 janvier.
Pour Jean-Marie Debaisieux, président de la Fédération du commerce niçois et de l'artisanat, l'alcool, sur la voie publique, peut devenir un fléau et ce n'est jamais bon pour le commerce ni pour l'image de nos quartiers.
"Cela pose un problème aussi pour les commerçants empêchés de vendre des boissons à certaines heures, dans certains quartiers, alors qu'à quelques mètres de là c'est permis", ajoute l'intéressé.
Selon Jean-Marie Debaisieux, ce sont surtout les riverains qui vivent mal cette cohabitation : "quand vous avez des SDF qui se tiennent vers les commerces pour se protéger de la pluie ou du froid et ont consommé de l'alcool, c'est compliqué."
3 911 mains courantes
Selon Le Figaro, la situation se dégraderait à Nice en raison d'une surconsommation d'alcool dans les rues, le soir. Nos confrères évoquent, dans le quartier de La Madeleine de plus en plus de verres brisés, visant le mobilier urbain, des bouteilles et des canettes laissées au sol et ce chiffre : 3 911 mains courantes faisant suite aux doléances des riverains et usagers avaient été portées à la connaissance de la Police Municipale entre le1er janvier et le 31 octobre dans ce même quartier.
Dans d'autres grandes villes, comme Lyon, ce dispositif, adopté depuis plusieurs années, semble fonctionner. Dans la capitale des Gaules, le commerçant encourt une amende de 750 €.
En 2024, plusieurs commerçants avaient écopé de cette amende, notamment pour manquement à l'affichage réglementaire.