Témoignage. Dry January : "Je ne cherche pas à faire culpabiliser les autres, c'est un défi avant tout personnel"

Publié le Mis à jour le Écrit par Louise Beliaeff

Comme chaque année, de nombreux Français se lancent le défi du "Dry January", un mois entier sans alcool. Pour Valentin, trentenaire marseillais, ce challenge est l'occasion d'observer empiriquement les effets de la sobriété sur le corps, et l'esprit.

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Il y a ceux qui veulent se (re)mettre au sport, ceux qui souhaitent se laisser pousser les poils… et ceux qui vont tenter de ne pas boire une goutte d'alcool pendant tout le mois de janvier. Après une semaine de festivités, commence ce mercredi le Dry January ("janvier sec"), un challenge lancé en 2013 au Royaume-Uni et importé depuis 2020 en France. L'objectif étant de faire un point sur sa consommation, briser certaines habitudes, faire une pause.

Selon les organisateurs, l'an dernier, 4,5 millions de Français ont joué le jeu, ou presque.. Valentin, graphiste marseillais de 31 ans, a tenu 15 jours. Pas de honte ni de regret, il assume ne pas avoir réussi à tenir le mois entier. "J'ai craqué lors d'une soirée, comme d'habitude. C'est toujours pareil, avec des potes, tu finis par boire un coup, c'est tentant", explique-t-il.

"On associe l'alcool à la convivialité"

Nouvelle année, nouveaux objectifs. "Je veux tenir les 31 jours". Et déjà, il assure avoir réveillonné "au Perrier citron". Quitte à passer pour le rabat-joie.

Je me fiche d'être la personne reloue en soirée. Je ne force personne à faire pareil et je ne cherche pas à faire culpabiliser les autres, c'est avant tout personnel.

Valentin, participant au Dry January

France 3 Provence-Alpes

"En France, on a ce rapport particulier au vin, à l'alcool. C'est associé dans l'imaginaire collectif à la fête et à la convivialité. On a tous déjà entendu dans notre entourage lorsque l'on décline un verre : "Oh, tu n'es pas drôle, tu es chiant"… J'ai l'impression que dans notre culture, boire de l'alcool, c'est valorisé socialement. Or, on oublie complètement que dans l'alcool, il n'y a rien de bon".  

Bien que le volume global d’alcool pur consommé en France soit en diminution depuis les années 1960, l'Hexagone reste parmi les pays les plus consommateurs au monde. Selon une large étude de Santé publique France publiée en 2020, plus de 40 000 décès par an sont attribuables à l'alcool.

En région PACA, la consommation quotidienne des adultes est légèrement plus élevée que la moyenne nationale. 

Un défi aux effets positifs sur la santé

Contrairement au mois sans tabac, en novembre, le mois sans alcool n'est pas officiellement soutenu par le gouvernement. Le ministre de la Santé Yannick Neuder a bien déclaré dans les médias qu'il ne boirait pas d'alcool en janvier, comme l'avait fait son prédécesseur en 2024. Mais cette action n'est pas portée par les politiques gouvernementales. Or, cette pratique a des effets positifs sur la santé des participants. Plusieurs études le démontrent.

Pour moi, cette initiative n'est pas que marketing. On oublie que l'alcool est un poison, une drogue.

Valentin

Le Marseillais trentenaire estime n'avoir "aucun problème" avec l'alcool : "Je bois trois, quatre verres par semaines, je fais du sport, je ne me sens pas fatigué." Il voit avant tout le Dry January comme une expérience : "Cela m'intéresse de savoir si j'observe une différence sur mon sommeil, mon stress, ma santé, ma peau. C'est l'occasion de se rendre compte de façon empirique des effets de la sobriété"

Certains de mes proches sous-entendent que je n'ai pas besoin de faire le Dry January, mais ce n'est pas réservé aux personnes dépendantes. Au contraire.

Valentin

"Chacun fait ce qu'il peut et ce qu'il veut, poursuit-il. C'est pour moi que je le fais, et ce n'est pas pour arrêter de boire. J'aime boire, ce n'est pas un problème, mais je pense que c'est important de casser la régularité. Savoir où j'en suis dans ma consommation".

"L'alcool est souvent vu comme une solution à un problème. À la dépression, à un coup de mou, à de l'anxiété. Je souffre de troubles anxieux. Cela m'arrive de boire pour éviter une crise de panique. Alors l'alcool devient une béquille, et ce n'est pas sain. Je ne veux plus voir l'alcool comme une solution. Me prouver que je n'ai pas besoin de ça."

Le jeune homme n'estime pas qu'il s'agit d'une "privation". "Je ne cherche pas à remplacer l'alcool par une boisson sucrée ou que sais-je. Pour moi, le Dry January n'est pas quelque chose de triste et de barbant. Je vois cela plutôt comme quelque chose de fun, d'amusant, et tant pis si je passe pour le relou en soirée"

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