Dry January : "Se poser la question de l'alcool une fois par an, c'est bien"

"Dry January" pour les Britanniques, "Défi de Janvier" pour les Français, quel que soit son nom, il prive notre organisme d'alcool pendant 31 jours. Trois témoins et deux addictologues se penchent sur la diète de l'alcool du mois de janvier.

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Vous avez bu trop de vin à Noël parce que la dinde était un peu sèche ? Trop de champagne le 31 décembre car vos factures d'électricité en 2023 vous donnent des angoisses ? Ou vous avez plutôt le profil de celui qui boit régulièrement, y compris hors période de fêtes.

"Je commençais à boire un peu trop régulièrement le soir," raconte Cécile*, "une bière ou un verre de vin en rentrant du travail, pour éliminer le stress."

Cécile, 39 ans, profite de l'opération Défi de Janvier 2022 pour faire une cure d'eau. Elle se motive avec sa mère, qui fait la même chose de son côté. Et elle recommence en 2023. "C'est un test, je me suis demandé si pouvais arrêter. Et pourquoi j'en avais envie." 

Chaque soir, elle remplit le tableau proposé dans l'application. Un petit feu d'artifices se déclenche pour les jours sans consommation d'alcool. Trois ou quatre écarts ont été commis l'an dernier "Rien de grave."

"Cette opération ne concerne pas les consommateurs qui sont déjà dans une véritable addiction" précise Michael Bazin, chef du service addictologie de l'hôpital d'Allauch "Ce défi permet d'initier les choses, de réfléchir sur sa pratique de consommation d'alcool. Les patients qui souffrent d'addictions très complexes relèvent un défi toute l'année, toute la vie."

"La dépendance à l'alcool concerne beaucoup de malades. Se poser la question de l'alcool une fois par an, c'est bien," poursuit l'addictologue.

Thibaut a 28 ans. Quand il fait la fête, ça peut durer très tard, ou très tôt. Un matin, il continue à boire de l'alcool avec ses amis et se pose de sérieuses questions. Le groupe d'amis décide de participer à la diète. "Je buvais huit verres par semaine, avec deux jours sans alcool. Je me suis rendu compte que j'avais des habitudes très ancrées. je buvais après mes matches de foot, après le travail. Mais jamais seul à la maison.

Aucun témoin ayant accepté de nous raconter son expérience ne se sent alcoolique. Tous ont préféré garder leur nom de famille anonyme. 

Thibaut pense avant tout à sa santé, ne veut plus se lever complètement patraque le week-end et ne supporte plus la pression sociale qui pousse à boire encore plus. Il sait comment s'adapter à la situation "J'arriverai dans ces fêtes avec les ingrédients pour concocter mon cocktail préféré, sans alcool évidement."

La lutte contre le tabac est bien plus poussée que la lutte contre l'alcool. Des photos repoussantes sur les paquets, des prix qui s'envolent, un mois de novembre sans tabac... Les lobbies de l'alcool seraient donc plus puissants que ceux du tabac.

Sur ce sujet, le médecin généraliste a un rôle central. Il questionne souvent son patient sur son alimentation, le tabac ou l'exercice physique. Evoquer la consommation d'alcool serait une avancée. 

Le docteur Bazin a créé un service non psychiatrique à Allauch mais celui que nous appellerons Docteur P. est psychiatre et addictologue. Il pratique en libéral à Marseille. " Les addictologues sont peu nombreux et donc très demandés." Pour lui aussi, ce Défi de Janvier est une bonne opération."Tout ce qui peut aider à faire pencher la balance est utile. La personne qui boit trop se pose la question de sa motivation pour participer à ce défi. L'élément déclencheur pour se soigner peut venir de là, comme d'un accident de voiture."   

 

Alexandre a 41 ans. Avec sa femme, il a remarqué qu'ils buvaient de plus en plus ces derniers mois "Les confinements nous ont donné d'autres habitudes. Nous faisons plus d'apéros avec du monde à la maison," décrit Alexandre. "Nous buvons environ deux ou trois verres cinq fois par semaine. Nous voulons tous les deux retrouver une consommation normale."  

Comme Thibaut, Alexandre est curieux de voir s'il va maigrir, mieux dormir, mieux faire du sport.

Le 1er février, Alexandre et sa femme boiront un cocktail à New York. Pour fêter ça.

*Cécile a choisi ce pseudonyme pour cet article.

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