Ils avaient mené fin septembre une action pro-palestinienne et étaient depuis interdits d'accès à l'établissement. Ils vont pouvoir revenir sur le campus dès lundi, après la levée de leur sanction, a annoncé la direction de Sciences Po.
"J'ai reçu ce jour les étudiants qui faisaient l'objet depuis trois semaines de mesures conservatoires d'interdiction d'accès au campus (...)" et "à l'issue de notre échange, j'ai décidé de lever la mesure conservatoire et de leur permettre de revenir sur le campus lundi", a annoncé le nouveau directeur de Sciences Po Paris Luis Vassy, dans un message adressé à la fois aux étudiants, professeurs et salariés et dont l'AFP a obtenu copie. "Notre institution a besoin d'aller de l'avant, je compte sur le sens des responsabilités de chacun pour m'y aider", a rappelé Luis Vassy.
Les faits remontent à fin septembre, lors d'un forum auquel participaient des entreprises pour informer sur les débouchés professionnels. Selon Sciences Po, quatre étudiants avaient "été identifiés comme ayant participé à une action" pro-palestinienne au cours de laquelle "du matériel a été dégradé notamment" sur les stands de quatre entreprises. "La section disciplinaire a été saisie, et dans l'attente de sa décision, ils ont eu une interdiction d'accès au campus" prononcée début octobre.
L'établissement leur avait proposé de suivre les cours en distanciel, via zoom. Une sanction contre laquelle les quatre étudiants ont déposé deux recours devant le tribunal administratif de Paris, qui les a déboutés en référé estimant que "la condition d'urgence n'était pas remplie" pour examiner leur demande.
"Assurer un fonctionnement serein"
A Sciences Po, "la liberté d'expression est pleinement assurée à chacun, et j'en serai également le garant. Je continuerai par ailleurs de m'opposer avec fermeté aux logiques d'intimidation, de prise de contrôle des espaces communs par la force du nombre et plus généralement à ce qui porte préjudice à l'institution qui nous unit", a poursuivi Luis Vassy dans son message. Dans une interview aux Echos mi-octobre, le nouveau directeur de Sciences Po Paris, Luis Vassy, avait promis de "prendre les décisions pour assurer un fonctionnement serein."
En France, un mouvement étudiant pro-palestinien s'est développé en 2024 dans certains établissements d'enseignement supérieur et en particulier les instituts d'études politiques, avec à la clef des manifestations et parfois des occupations de bâtiments.