Alors que quelques dizaines d'étudiants ont organisé mercredi un rassemblement pro-palestinien au sein de Sciences Po Paris, les forces de l'ordre sont intervenues cette nuit pour expulser les manifestants. Des faits qui surviennent un mois et demi après des incidents lors de l'occupation d'un amphithéâtre de l'établissement.
Des policiers sont intervenus dans la nuit de mercredi à jeudi à Sciences Po Paris pour expulser des étudiants qui menaient une occupation "pour alerter sur la situation à Gaza et pour un cessez-le-feu immédiat", rapporte Remy Buisine sur X. L'opération des forces de l'ordre a eu lieu peu après minuit d'après le journaliste de Brut.
Intervention policière à l’intérieur d’un bâtiment de Sciences-Po, les étudiants sont expulsés du bâtiment vers 00H30.
— Remy Buisine (@RemyBuisine) April 24, 2024
Une occupation était en cours à l’intérieur du bâtiment par des étudiants pour alerter sur la situation à Gaza et pour un cessez-le-feu immédiat. pic.twitter.com/nnlz8KBRQK
La mobilisation, organisée par le Comité Palestine de Sciences Po, intervient alors que plusieurs universités américaines sont prises dans la tourmente provoquée par le conflit à Gaza. Mercredi, une cinquantaine de personnes se sont ainsi réunies en fin d'après-midi, dans le calme, dans une cour du campus Saint-Thomas de Sciences Po, au centre de Paris, ont indiqué des étudiants à l'AFP.
"Une centaine d'étudiants" étaient réunis dans le bâtiment du 1 Saint Thomas, sans "violence ou dégradation", a confirmé en début de soirée la direction de Sciences Po à l'AFP, qui précise qu'une vaste banderole aux couleurs du drapeau palestinien a été accrochée à une passerelle à l'intérieur du bâtiment.
"La fin de la répression à l'encontre des voix pro-palestiniennes sur le campus"
"Vive, vive la Palestine!", ont scandé les étudiants, notamment en arabe, tandis que des tracts étaient distribuées aux personnes présentes, appelant à une "Veillée pour la Palestine", avec en sous-titre "Ensemble contre la répression, ensemble pour la justice : Sciences Po doit agir!". Ils ont planté une dizaine de tentes dans une cour intérieure.
Objectif de la mobilisation : réclamer que Science Po "coupe ses liens avec les universités et les entreprises qui sont complices du génocide à Gaza" et "la fin de la répression à l'encontre des voix pro-palestiniennes sur le campus", selon une étudiante en master qui n'a pas souhaité donner son nom.
La mobilisation a été soutenue sur X par plusieurs candidats insoumis aux élections européennes comme Rima Hassan.
Soutien aux étudiant•es de Sciences Po Paris qui se mobilisent pour la paix et contre le génocide à Gaza 🇵🇸
— Emma Fourreau ⏚ (@emma_frr) April 24, 2024
Inacceptable intervention des CRS !
Les voix de la paix ne se tairont pas. Elles se multiplieront.
pic.twitter.com/oEQQ42aB0v
Total soutien aux étudiants et aux étudiantes de Sciences Po qui se soulèvent pour dénoncer le génocide à Gaza et la criminalisation des voix en soutien à la cause palestinienne. Vous êtes du bon côté de l’histoire.
— Rima Hassan (@RimaHas) April 24, 2024
Une mobilisation qui survient un mois et demi après l'occupation d'un amphithéâtre
Le 12 mars dernier, quelque 300 étudiants et militants pro-palestiniens avaient occupé un amphithéâtre de la prestigieuse école, dans le cadre d'une "journée de mobilisation universitaire européenne pour la Palestine". L'Union des étudiants juifs de France (UEJF) avait alors dénoncé des propos antisémites, ce qu'ont contesté les étudiants pro-Gaza.
Science Po a été accusée de laisser prospérer l'antisémitisme et la direction de l'école a saisi le procureur de la République. Une enquête administrative interne est aussi en cours en parallèle à l'enquête judiciaire.
La semaine dernière, aux Etats-Unis, une centaine d'étudiants de l'Université Columbia ont été interpellés. Ils réclamaient la fin de la guerre qui ravage Gaza et le boycott par leur université de toute activité en lien avec Israël.
A Yale, une cinquantaine de personnes ont été arrêtées dans ces circonstances similaires. Dans la nuit de lundi à mardi, 120 personnes ont été interpellées devant des locaux de la prestigieuse Université de New York (NYU).