Emmanuel Macron a dénoncé des propos "intolérables" à Sciences Po Paris après la mobilisation pro-Palestine à laquelle une étudiante juive n'a pas été acceptée mardi dernier. La polémique enfle et les versions des étudiants se contredisent.
Depuis plusieurs jours, Sciences Po Paris est plongé dans la polémique. Mardi, le principal amphithéâtre de la prestigieuse école a été occupé par une centaine d'étudiants dans le cadre d'une journée européenne de mobilisation pour la Palestine.
Plusieurs versions des faits
Selon Sciences Po et plusieurs témoins, une élève de l'Union des Etudiants Juifs de France a été empêchée d'y assister. "Une amie à moi qui est reconnue membre de l'UEJF et on la regarde et on lui dit 'tu es sioniste, tu ne rentres pas', donc on se regarde, on est interloqués", raconte le trésorier de l'UEJF.
Des propos qui n'auraient pas été tenus selon plusieurs participants. L'étudiante aurait été écartée pour une autre raison : "Les voix pro-palestiniennes sont constamment affichées sur les réseaux sociaux de manière ciblée et elle -l'étudiante- a été reconnue pour avoir pris des photos plusieurs fois, de manière ciblée. Ces photos, on ne sait pas si c'est elle mais elles se retrouvaient ensuite sur internet et s'en suivaient des vagues de cyberharcèlement", témoigne Hicham, étudiant en deuxième année de master à Sciences Po Paris.
Le procureur de la République saisi
De son côté, l'école a annoncé saisir le procureur de la République pour des faits à caractère antisémites :
Sciences Po saisit le procureur de la République pour des faits à caractère antisémite, sur la base de l’article 40 du Code de procédure pénale.
— Sciences Po (@sciencespo) March 13, 2024
Notre communiqué ⬇️ pic.twitter.com/0yx1dBb6IO
L'évènement de mardi reflète une situation qui divise les étudiants depuis des mois sur la situation au Proche-Orient. "Le climat est quand même très tendu à Sciences Po depuis au moins le 7 octobre. Même s'il y avait déjà des tensions avant, le conflit israélo-palestinien n'a fait qu'accroître ces tensions. On constate aujourd'hui le paroxysme de ces actes et du conflit israélo-palestinien à Sciences Po aujourd'hui", affirme Quentin Coton, responsable de l'Union Nationale Inter-universitaire (UNI) - Sciences Po.
Le Premier ministre Gabriel Attal s'est déplacé hier dans le prestigieux établissement. Il assure avoir saisi, lui aussi, le procureur de la République.