"Sciences Po Paris" occupé par des étudiants : ils demandent la démission du directeur suite à une affaire de violences conjugales

Des étudiants de l'Institut d'études politiqes occupent le bâtiment historique de cet établissement d'enseignement supérieur depuis mercredi soir pour demander la démission de son directeur Mathias Vicherat, suite à une affaire de violences conjugales.

"Une occupation a été votée hier à main levée lors d'une assemblée générale qui a réuni entre 250 et 300 étudiants, à l'appel des syndicats de gauche de Sciences Po, Solidaires et l'Union étudiante", a affirmé à l'AFP Inês Fontenelle, de l'Union étudiante.

Vers 9 heures 30, le bâtiment était toujours occupé par un peu moins d'une centaine d'entre eux selon des étudiants, à l'intérieur qui ont passé la nuit. Mais selon Sciences Po, seule "une quarantaine" était présente dans l'enceinte, sur un total de 2.000 étudiants à Paris et 15.000 tous campus confondus. 

Pour les soutenir, une trentaine d'étudiants s'est rassemblée ce jeudi matin devant le bâtiment historique de l'établissement sis rue Saint Guillaume dans 7e arrondissement.

Ils dénoncent un "climat d'impunité" suite à l'affaire qui touche le directeur de l'IEP. Mathias Vicherat et sa compagne Anissa Bonnefont qui s'accusaient réciproquement de violences conjugales, ont été placés en garde à vue dimanche soir avant d'être remis en liberté lundi. Une enquête préliminaire a été ordonnée par le parquet de Paris.

"On demande une suspension symbolique"

Une cinquantaine d'étudiants avaient déjà bloqué mardi matin l'entrée du bâtiment historique de Sciences Po Paris. L'assemblée générale et l'occupation actuelle de l'établissement sont "un énième cri d'alerte traduisant l'indignation des étudiant.es face au maintien du climat d'impunité", souligne le communiqué de l'AG.
"La réponse de l'administration ne peut être que la suspension des fonctions de Mathias Vicherat, ainsi que sa démission", poursuit le texte.

Mathias Vicherat a succédé en novembre 2021 à la tête de Sciences Po Paris à Frédéric Mion, contraint de démissionner en février de cette année-là pour avoir dissimulé les soupçons d'inceste visant le politologue Olivier Duhamel. Une étudiante de cinquième année, qui souhaite rester anonyme, a affirmé à l'AFP vouloir "au moins sa suspension, au mieux une démission". "Il a été élu à la suite du scandale Duhamel-Mion, presque exclusivement sur un programme de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, il n'a plus aucune légitimité pour porter ce programme-là", a-t-elle argumenté.

"On demande une suspension symbolique (de M. Vicherat) mais surtout que l'école change profondément sa manière de fonctionner", a renchéri Tristan, membre de l'Union étudiante, qui n'a pas décliné son nom. "Mathias Vicherat n'a plus rien à faire à la tête de Sciences Po, il nuit à l'exemplarité de la direction", a aussi estimé Niel, membre de Solidaires. "C'est lui qui fait les saisines en cas de procédure de violences sexistes et sexuelles (VSS); les étudiants trouvent ça intolérable", a-t-il jugé. 

Le directeur de Sciences Po Paris a écrit mardi aux étudiants, enseignants, salariés, membres des conseils de l'institution pour assurer qu'il "entend(ait)" leur "émotion" et leur promettre de les "rencontrer très prochainement".

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