La population de Seine-Port (Seine-et-Marne) a adopté ce week-end une charte qui limite fortement l'utilisation des smartphones dans l'espace public. Une interdiction sans sanction à la clef.
Tout au long du dépouillement, le "oui" a fait la course en tête. Résultat final du vote : 146 bulletins favorables à l'interdiction symbolique de l'usage du smartphone et 126 défavorables. À Seine-Port, l'usage des écrans sera donc partiellement restreint dans l'espace public.
Dès 8h, carte d'électeur et pièce d'identité ont permis aux habitants de se prononcer et, pour une fois, à la sortie de l'isoloir, beaucoup lève le secret du bulletin. Un résident se dit "plutôt contre" et évoque une décision "liberticide", une votante préfère rester neutre : "J'aimerais qu'on soit moins addict", admet-elle tout de même.
"Sans sport, sans rien, il ne nous reste que les écrans"
Les jeunes, eux dénoncent de plus gros enjeux : "Un jeune, de 10 à 15 ans, à Seine-Port, il ne peut rien faire, il n'y a aucune infrastructure sportive". "On ne peut pas retirer aux jeunes quelque chose sans ajouter de plus-value. Sans sport, sans rien, il ne nous reste que les écrans", souligne une autre jeune habitante. Pourtant, c'est bien pour limiter l'impact des écrans sur les plus jeunes que cette charte est mise en place.
Dans quelques jours, après la publication de l'arrêté municipal, il sera désormais interdit d'utiliser les smartphones devant les écoles, dans les commerces, en marchant dans la rue ou lors d'un regroupement. Une interdiction davantage symbolique qui, si elle n'est pas respectée, n'impose aucune sanction.
"Cette interdiction publique est un levier pour les familles, dont elles peuvent se saisir pour appuyer leur propre décision", explique Vincent Paul-Petit, maire (LR) de Seine-Port. La charte prévoit d'ailleurs des conseils de soutien pour pousser les habitants à préférer les activités conviviales aux écrans.