Sept candidats au moins se sont manifestés pour reprendre la concession de la légendaire salle Pleyel, rue du Faubourg Saint-Honoré, à Paris. Ils ont jusqu'au mardi 30 septembre 2014 pour déposer officiellement leur candidature à la gestion de cette salle désormais interdite de musique classique
2014 est une année délicate et compliquée pour la célèbre salle de musique Pleyel, ouverte en 1927 par la marque de pianos, désormais gérée par la Cité de la Musique depuis 2006 et propriété de la Cité au nom de l'Etat depuis 2009.
C'est un enchevêtrement de circonstances qui rend la situation floue.
Il y a d'abord la volonté de la Cité de la Musique, propriétaire donc, de remettre en jeu pour quinze ans la concession de la salle Pleyel. La Cité de la Musique attend de cette mise sous concession une redevance importante pour les années à venir bien sûr. Sept candidats au moins se sont déclarés très intéressés.
Sur les rangs, il y a d'abord le groupe du net "Vente-privée.com" et son fondateur Jacques-Antoine Granjon, passionné de spectacle, qui s'est allié à un autre poids lourd su secteur, le groupe GL Events.
Vient ensuite le groupe Universal et sa filiale Olympia qui s'est associé lui avec le spécialiste évènementiel Eurosites.
Troisième prétendant Marc Ladreit de Lacharrière, homme d'affaire français, dont le groupe spécialisé dans la finace et l'immobilier s'est aussi diversifié dans la gestion de salle de spectacles et l'organisation de concerts.
On trouve aussi Jean-Marc Dumontet, associé de Laurent Ruquier, producteur de Nicolas Canteloup et spécialiste des théatres en difficulté. Jean-Marc Dumontet a fait alliance avec un autre acteur de l'évènementiel, Le Public Système mais aussi avec la FNAC.
Le groupe de cinéma MK2 est également sur les rangs, associé à Nous Production, une filiale de Warner Music, gros acteur du secteur.
Sixième gros candidat Arnaud Lagardère, déja opérateur des Folies Bergère, du Casino de Paris, et de 20% du Zénith, par l'intermédiaire de son pôle Live Entertainment.
Enfin l'organisateur des Francofolies, Morgane Groupe, allié avec la Gaîté lyrique et la société Scintillo, est également de la partie.
Voilà donc pour la concession des quinze ans à venir. Mais si la Cité de la Musique a mis en jeu la concession, c'est parce qu'en janvier 2015, la Philarmonie, nouvelle salle de musique pharaonique, également propriété de la Cité de la Musique, et dont la construction a pris beaucoup de retard et coûté une somme astronomique, ouvrira ses portes pour la première fois à la Villette.
Pour ne pas faire de concurrence à sa nouvelle salle et tenter de rentabiliser ce nouvel outil hors de prix, la Cité de la Musique a donc décidé d'édicter un nouveau cahier des charges pour Pleyel et de trouver un nouvel opérateur, chargé d'inventer un nouvel avenir à la salle légendaire. Désormais donc, il est "interdit à Pleyel de programmer de la musique classique". A charge pour Pleyel de faire de la variété, du rock, du jazz, de l'humour...tout sauf du classique! Et d'en vivre...
Enfin, autre difficulté venue s'ajouter à cette complexité : au printemps 2014, l'ex-femme de l'ancien propriétaire de la salle estimant avoir été lésée lors de la vente de la salle à l'Etat en 2009, a demandé à la justice d'annuler la vente. L'affaire devrait venir en examen dans quelques jours devant le Tribunal de Commerce de Paris.
L'année n'est décidemment pas terminée pour la salle Pleyel!
