Situation de l'hôpital en Île-de-France : "nous craignons encore plus de démissions"

La porte-parole de la Société française de médecine et cheffe du Samu 95, Agnès Ricard-Hibon, est l’invitée de Dimanche en politique à 11h25 sur France 3 Paris Ile-de-France.

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Samu-Urgences France a dénombré 37 morts inattendus depuis le début du mois de décembre. Impossible de dire si ces décès auraient pu être évités, toujours est-il que ce chiffre interpelle en pleine crise de l’hôpital marquée notamment par une pénurie de personnels soignants et de médecins. 

Les soignants encore en fonction sont épuisés. Cette semaine, 90% du personnel des urgences de l’hôpital de Pontoise se sont mis en arrêt de travail pour dénoncer leurs conditions de travail.

"On n'a jamais vu ça", alerte Agnès Ricard-Hibon. "La conjonction de la triple épidémie covid, grippe, bronchiolite et trois ans de crise à l’hôpital ont provoqué des départs massifs", poursuit-elle.

"Pontoise n'est pas un cas isolé"

Selon elle, "on parle d’arrêt de travail mais nous craignons encore plus de démissions. Qu’est ce qui fait démissionner les soignants et les médecins : c’est l’impossibilité d’être en accord avec les valeurs profondes de notre métier, la qualité et la sécurité des soins. Cela fait un moment qu’on alerte".

Et d'ajouter : "Nous faisons un métier passion basés sur des valeurs mais les conditions ne sont plus réunies pour mettre en application ces valeurs. Et quand on est confronté à des morts inattendus dans les urgences parce qu’il manque de lits et de soignants, cela abouti à ça. Pontoise n’est pas un cas isolé. On en a une dizaine en France".

Entre mai 2021 et mai 2022, l’AP-HP a perdu 1000 infirmiers suite à des démissions. 1000 infirmiers qui manquaient en septembre dernier à l’institution qui a dû fermer 18% de ses lits. 

Lourdeurs administratives

Mais pour Agnès Ricard-Hibon, ce n’est pas une fatalité.

Des solutions existent pour soulager l’hôpital. Elles ont d’ailleurs été mises en place dans le cadre de la mission flash sur les urgences de l’été dernier.

41 mesures comme l’appel au 15 comme sas d’entrée dans le parcours de soins ou le recours aux retraites et à la consultation. Encore faut-il pérenniser ces mesures !

"Le problème, c’est le temps entre la décision politique et la mise en application. Certaines mesures ont été stoppées en raison des lourdeurs administratives", indique cette médecin.

Selon elle : "Un dispositif qui avait bien marché, c’est l’infirmière qui se rend au domicile des personnes âgées avec son véhicule léger avec un dispositif de téléconsultation. Cela a très bien marché mais l’expérimentation s’est interrompue le 18 novembre au bout d’un an, à la date anniversaire parce qu’il faut désormais passer par un appel à projet. Ce sont des lourdeurs administratives qui vont à l’encontre de l’intérêt des patients".

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