"L’amour court les rues". On le connait à ses quelques mots écrits sur les murs ou les trottoirs parisiens. L'artiste Wilfrid A. est accusé de viols et d'agressions sexuelles par une vingtaine de femmes. Il a été mis en examen et placé en détention provisoire.
L'artiste de rue parisien est accusé par plus d'une vingtaine de femmes. Au terme de sa garde à vue, il a été mis en examen vendredi pour "viols" et "agressions sexuelles" et placé en détention provisoire. L'enquête préliminaire remonte au mois de juin dernier.
Agressions sexuelles et viols
C'est le magazine Neon qui a révélé cette affaire publiant en juin une enquête dans laquelle des femmes témoignent et accusent de viols ou de violences sexuelles cet artiste parisien. "Avec l'aide de ses deux casquettes, celle du street artiste et celle du photographe, Wilfrid A. se livrerait à une traque inlassable, qu'on pourrait qualifier de frénétique, aux très jeunes femmes, et ce depuis au moins une décennie", peut-on lire dans le magazine.A la suite de l'article, une première plainte a été déposée en juin, puis 25 femmes âgées de 19 à 49 ans ont à leur tour dénoncé les faits à la justice début juillet, selon leur plainte consultée par l'AFP. Douze l'accusent de "viol", treize d'"agression sexuelle", certaines étant mineures au moment des faits, selon cette plainte déposée par Me Valentine Rebérioux et Me Louise Bouchain.
Ces 25 femmes décrivent un même "stratagème" de la part de Wilfrid A., qualifié de "prédateur sexuel" jouant de sa "notoriété" pour "agresser ses victimes". L'homme"aborde les jeunes femmes dans la rue" et les "complimente" puis "leur propose généralement de devenir ses modèles photo ou encore les égéries de sa marque", selon cette plainte. Arrivées à son domicile, les jeunes femmes se voient souvent proposer drogue ou alcool. Devenant violent ou agressif, l'artiste aurait alors imposé à certaines des pénétrations sexuelles, à d'autres des agressions sexuelles.
Des faits contestés par le street-artiste
Wilfrid A. "conteste les faits, il a d'ailleurs été placé sous le statut de témoin assisté pour un certain nombre d'entre eux", ont réagi ses avocats, Me Marie Violleau et Me Joseph Cohen-Sabban. Selon eux, "la chronologie des dépôts de plainte pose question", accusant le magazine Néon de faire du "buzz" et de se transformer "en association de victimes au détriment du temps judiciaire pourtant indispensable à la sacro sainte manifestation de la vérité".Wifrid A. a été placé en détention provisoire.