TEMOIGNAGE. Une Parisienne en situation de handicap en grève de la faim pour demander "un relogement en urgence"

Nabéla, une habitante du XVe arrondissement, annonce le début d'une grève de la faim jeudi pour demander un logement adapté et "porter la voix de nombreuses personnes en situation de handicap". "Une question de dignité", alerte cette Parisienne qui se déplace en fauteuil électrique.

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"Je demande uniquement l’accès à une vie digne", dénonce Nabéla sur Twitter. Cette femme de 43 ans, qui habite depuis "un peu plus d’un an" dans un appartement du XVe arrondissement de la capitale, déplore "un logement inadapté".

Alors qu’elle indique se battre depuis plusieurs années pour obtenir "un logement digne" auprès de son bailleur, Immobilière 3F, la Francilienne explique qu'elle va entamer une grève de la faim jeudi 15 juin, pour demander "un relogement en urgence".

"J’ai été victime d’un accident de la route en 2015, qui a causé une paralysie incomplète de toute ma partie droite, donc mon bras et ma jambe, retrace-t-elle. Je suis obligée de me déplacer en fauteuil roulant électrique."

"Des chutes" et l’obligation de "circuler en rampant sur le sol"

Dans son appartement, Nabéla explique ne pas pouvoir circuler : "Il n’y a pas assez d’espace pour faire demi-tour avec le fauteuil. Il n’y a pas non plus suffisamment d’espace pour m’approcher du lit ou de la douche dans ma salle de bains, ou des toilettes."

Nabéla décrit, au quotidien, "des chutes" et l’obligation de "circuler en rampant sur le sol". "Je suis privée de mon fauteuil, qui doit rester à l’entrée… Je suis privée de mes jambes. L’appartement, qui est par ailleurs très joli, ne peut pas être adapté aux normes PMR (Personne à mobilité réduite) pour un problème d’espace, même si le bailleur a proposé de faire des travaux. J’avais des doutes avec les plans avant d’emménager et mes craintes se sont réalisées. J’ai besoin d’un nouveau logement", indique-t-elle.

"Jusqu’ici j’ai tenu grâce au mental, poursuit Nabéla. Je débute cette grève de la faim pour alerter sur ma situation mais aussi pour porter la voix de nombreuses personnes en situation de handicap qui font face aux mêmes difficultés. J’ai reçu les témoignages de beaucoup de femmes en situation de handicap. J’ai le droit de vivre normalement, c’est une question de dignité. Mon handicap ne doit pas être un frein à mon droit d’aller et venir."

"100 000 euros de travaux" selon le bailleur

Nabéla espère aussi que "des élus vont se saisir du problème pour faire évoluer la loi, avec une obligation de relogement pour le bailleur".

De son côté, le bailleur explique que trois autres logements ont été proposés à Nabéla, "à Garches, Clamart et Courbevoie", avec différents aménagements intérieurs. "Nous essayons depuis plusieurs années de répondre aux demandes de Nabéla, indique un porte-parole de 3F. L’appartement qu’elle occupe actuellement a une surface d’environ 65m2. Nous avons essayé de faire le maximum d’aménagements, avec près de 100 000 euros de travaux dans ce logement, pour tenter de l’adapter à sa situation."

"Nous avons accepté une médiation avec la Ville de Paris, elle y a mis fin de son propre chef", affirme le porte-parole du bailleur. 3F dit "être prêt à continuer à dialoguer pour essayer de trouver des solutions". Le porte-parole du bailleur souligne par ailleurs "la difficulté de trouver des appartements PMR à Paris, malgré des investissements importants".

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