Il y a plusieurs jours, le maire de Saint-Brévin en Loire-Atlantique, démissionnait après l'incendie de sa maison. En Île-de-France, des élus sont aussi souvent victimes d'agression. Dernière en date connue, à Athis-Mons, dans l'Essonne, où un adjoint au maire a été victime de violence en pleine rue.
Les faits se sont déroulés jeudi soir. Alors qu'il se trouvait à un vernissage, Yanisse Lalouci, adjoint au maire en charge de la culture à Athis-Mons, entend du bruit à l'extérieur. Une dame âgée est effrayée par le chien d'un jeune homme, le ton monte, l'élu intervient. "En fait ça s'est envenimé très rapidement, le jeune homme n'avait que des insultes envers moi et a donné le chien à une dame qui était avec lui et s'est tout de suite dirigé vers moi pour me mettre deux coups de poing dans les épaules pour me faire tomber. J'avais du monde derrière moi donc j'ai réussi à garder l'équilibre et puis ensuite il a tout de suite pris la fuite (...) et s'est échappé dans une voiture" détaille l'élu.
Des recherches sont réalisées par les policiers à partir de la plaque d'immatriculation. L'agresseur finit par se présenter lui-même au commissariat le lendemain. Il écope d'une amende pour ne pas avoir tenu son chien en laisse. "Cette ville je la porte dans mon coeur donc quand je me suis engagé, c'est parce que j'en avais envie, c'est un engagement sincère mais je pourrais comprendre que certaines personnes, demain, n'aient pas envie de s'engager par peur de représailles ou de conséquences" explique Yanisse Lalouci.
Une situation loin d'être isolée
Il y a quelques jours, dans un tweet, le maire de Sevran, Stéphane Blanchet, annonce être victime d'une campagne de harcèlement et de menaces depuis plusieurs mois. Selon une étude réalisée par l'association des maires d'Île-de-France en 2021, 70% des élus franciliens interrogés ont subi une agression physique ou verbale.
C'est le cas du maire de Janvry, il y a un an, il est menacé dans sa commune de l'Essonne. "Il y a un monsieur avec une tronçonneuse qui m'a proposé, par le prophète, de me couper la tête parce que j'arrêtais un rodéo sauvage avec mon premier adjoint" témoigne Christian Schoetti, maire de Janvry. Ce premier magistrat a filmé la scène pour garder des preuves. Sur la vidéo, des hommes insultent et menacent de tuer le maire. "On a le coeur qui bat et on se dit "il faut tenir, il faut pas avoir l'air". Il faut garder tout son self-control parce que si on montre la moindre peur alors le dérapage, il est possible".
Cette fois-là le maire s'en sort indemne mais après une autre agression, il a décidé d'installer des caméras dans son véhicule.
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