Sans touristes à Paris, les bouquinistes des quais de Seine font grise mine

Seule une poignée de ces célèbres boites vertes sont ouvertes alors que les touristes ont déserté la capitale.

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Assis dans leur chaise en cette matinée froide mais ensoleillée, les bouquinistes regardent passer les badauds qui jettent, rarement, un coup d'œil sur leurs étals. Malgré leur autorisation de rouvrir depuis fin novembre, seule une poignée de ces commerces sont en activité.

"Les gens ne s'arrêtent même pas, ce serait fermé ça serait pareil. L'été, j'ouvre presque tous les jours. L'hiver, il fait froid, mais surtout, en ce moment, je fais des zéros (de chiffre d'affaires, ndlr). Je n'en ai jamais fait autant", explique, dépité, Denis Lesage, présent depuis deux décennies sur les quais en face de Notre-Dame.

Manque de touristes

Difficile de savoir exactement le nombre de commerçants ouverts sur les 230 qui existent à Paris. D'autant que chacun apprécie, au jour le jour, si cela en vaut la peine. Un type de commerce particulièrement touché par la crise sanitaire et le manque de touristes.

"Je n'ai jamais vu ça. Même pendant les guerres du Golfe, il y avait des touristes. Je ne bosse pas avec les Français, c'est dur de dire cela mais ce n'est pas avec les Provinciaux et les Parisiens que l'on fait des sous", poursuit Denis Lesage.

Un constat partagé par Christian Nabet, lui aussi bouquiniste. Il pointe ainsi les répercussions  de la fermeture des lieux culturels. "Il n'y a pratiquement pas de touristes étrangers, peu de Provinciaux car moins de réunions familiales et les musées sont fermés", analyse ce commerçant qui a 40 ans de métier au compteur.

Autre conséquence de la fermeture des commerces aux alentours : une difficulté à travailler car il est plus difficile d'aller se restaurer et très prosaïquement, d'aller facilement aux toilettes.

Un site internet

Pour tenter de sortir la tête de l'eau, David Nosek, lui aussi bouquiniste, a créé un site internet pour leur permettre de vendre leurs produits. Mais ces deux commerçants sont réticents et égrènent le nombre de sites déjà existants.

"A un moment, j'avais pas mal de livres rares, je les ai vendus sur internet. Surtout, cela m'ennuie un peu de passer mon temps à la Poste, je préfère les clients en live", indique Christian Nabet.

Denis Lesage évoque une autre facette de son métier : celui de chasseur de trésors. Car vendre des livres, affiches et autres marchandises, c'est avant tout les trouver. "De temps en temps, on trouve des trésors. Parfois on trouve des livres pas chers qui valent d'importantes sommes. On sauve des livres aussi qui iraient à la poubelle sinon", poursuit-il.

Dans leur secteur, la journée du nouvel An est une promesse de belles ventes. Mais cette année, reflet d'une saison difficile, les prévisions météorologiques sont bien maussades.

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