La mairie de Paris et les opérateurs ont signé lundi une « charte de bonne conduite » pour tenter de réguler la location et le stationnement de trottinettes électriques. Mais si l’autorégulation ne fonctionne pas, la Ville brandit la menace de l’interdiction.
Est-ce qu’une « charte de bonne conduite », non contraignante par définition, permettra vraiment de débarrasser les trottoirs parisiens des trottinettes électriques stationnées à la va-vite ? Difficile à dire. La mairie de Paris et les opérateurs de location en free floating viennent en tout cas lundi de signer un texte dans ce sens.
Censé renforcer la régulation de la circulation et du stationnement, le lancement de la charte survient alors que le mode de transport est en plein boom dans la capitale. On compte en effet à Paris environ 15 000 trottinettes électriques, soit un état de « saturation » d’après la Ville.
Signe de cette prolifération, on dénombre 10 opérateurs signataires : Lime, Bird, Bolt, Jump, Wind, Tire, Hive, Dott, Voi et Flash.
2 500 places de stationnement dédiées bientôt en place
« Le désordre généralisé doit cesser et des règles doivent être respectées, a annoncé Christophe Najdovski, adjoint aux transports à l’occasion de la signature. Les trottinettes ne sont pas tolérées sur les trottoirs. »Plus concrètement, les opérateurs s'engagent à « mettre les trottinettes dans des emplacements dûment spécifiés et répertoriés » et à « faire en sorte » que les utilisateurs les utilisent. Pour rappel, le Conseil de Paris s’engageait début avril à mettre en place 2 500 places de stationnement dédiées. La Ville annonçait également une amende de 35 euros en cas de stationnement gênant.Les opérateurs de trottinettes en flotte libre signent avec la Ville de @Paris une charte de bonne conduite. Le désordre généralisé doit cesser et des règles doivent être respectées. Les trottinettes ne sont pas tolérées sur les trottoirs. pic.twitter.com/zbVBX33pY0
— Christophe Najdovski (@C_Najdovski) May 13, 2019
Partage des données et engagement « vert »
Autre engagement : la mairie demande aux opérateurs de mettre « gracieusement » à sa disposition « des données sur le déploiement et l'usage du service » pour avoir une « meilleure connaissance des flux ». Recyclage des véhicules, approvisionnement en électricité « verte »… Les opérateurs s'engagent également dans une démarche « solidaire et durable », toujours dans une logique d’autorégulation.Et si l’autorégulation, justement, ne porte pas ses fruits dans les semaines à venir, Paris menace ni plus ni moins d’interdire temporairement les trottinettes électriques.
A noter par ailleurs que dès la rentrée prochaine, les trottinettes et autres engins électriques seront interdits de circuler sur les trottoirs des agglomérations, avec une amende fixée à 135 euros.