Un nouveau rapport publié par la Cour des Comptes ce lundi fait état de la gestion financière et budgétaire de Paris Musées avant la pandémie. Le rapport pointe notamment du doigt le manque de transparence de l’organisation culturelle dans l'administration des budgets et des finances.
La chambre régionale des comptes d’Ile-De-France analyse dans un de ses rapports la gestion financière de Paris Musées, organisme créé en 2013 regroupant 14 musées gérés par la Ville de Paris dont le Musée Carnavalet et le Musée d’Art Moderne de Paris.
Le rapport souligne d’ailleurs que la gestion de Paris Musées est depuis sa création "très dépendante de la ville de Paris". En effet, de nombreux membres du Conseil d’administration de Paris Musées sont également membres du Conseil de Paris. Parmi les 14 administrateurs, seulement cinq sont "des personnalités désignées en raison de leurs compétences et de leur fonction", rappelle le rapport. Le document atteste également de la dépendance financière de Paris Musées envers la Ville de Paris.
Le budget de l’organisation culturelle est piloté par la Ville de Paris via une subvention annuelle. Enfin, le rapport reconnaît que la direction de la Ville est chargée de décider chaque année du budget selon les besoins des différents établissements et que cette méthode "est peu incitative pour Paris Musées qui n’a guère d’intérêt à dégager des ressources propres".
Absence d'une cellule de contrôle interne
Le rapport pointe également un manque de transparence quant aux informations financières produites par Paris Musées qui "ne répondent pas aux besoins d’une gestion financière efficace".
La cour des Comptes remarque notamment que Paris Musées n’a pas créé de cellule de contrôle interne et de contrôle de gestion. Dans une remarque plus générale la Cour note que "les rapports d’orientations, qui font l’objet chaque année d’un débat d’orientation budgétaire ne contiennent pas les informations obligatoires et indispensables à la bonne compréhension des perspectives budgétaires".
La gratuité des collections permanentes n’encourage que de manière relative la diversification des publics
Bien que le rapport reconnaisse que la gratuité des collections permanentes permet une hausse de la fréquentation, il note par ailleurs que cette initiative n’a pas encouragé une diversification des publics.
En effet, si elle fait état d’une relative évolution dans la répartition des classes socio-professionnels se rendant au musée avec notamment une augmentation de la fréquentation des musées par les jeunes et les catégories sociales les moins favorisées, elle rappelle que cette évolution est à considérer avec prudence et note en conclusion que de manière générale Paris Musées souffre du manque de diversification sociale et générationnelle de son public Le rapport remarque en outre que les expositions temporaires, qui elles sont restés payantes sont un moteur de la hausse de la fréquentation des établissements culturels.
Rappel au droit et recommandations
Au terme de ses travaux, la chambre formule une série de recommandations dont deux rappels au droit. Ainsi l'entité doit "mettre en conformité la durée du travail des agents avec la réglementation en vigueur" et "faire figurer dans les rapports d’orientation budgétaire toutes les informations prévues" par la loi.
Enfin parmi les recommandations figurent l'inventaire de toutes les collections et "déposer des plaintes conjointes sans tarder pour toutes les œuvres ayant disparu des collections publiques de la Ville". Paris Musées doit égalment "recenser les actions de restauration prioritaires", ainsi que mettre en place une comptabilité analytique et une cellule de contrôle de gestion au sein de Paris Musées. La cour souhaite également que l’institution établisse une comptabilité analytique et une cellule de contrôle de gestion, ainsi que la mise en place d'un contrat d'objectifs et de moyens. Paris Musées doit également "s’assurer de l’exécution des charges auxquelles la Ville de Paris s’est engagée en acceptant les dons et legs".