Une arche de Noé fondée dans les années 70 par un couple de passionnés pour protéger des espèces menacées d'extinction fait face à des difficultés financières. La structure, qui accueille 260 animaux au Mesnil-Aubry dans le Val-d'Oise, lance un appel aux dons pour éviter de disparaître.
Kitou, un cacatoès noir d'Australie est né il y a 15 ans au Conservatoire des Animaux en Voie d'Extinction (Cavex). Parmi ses nombreux voisins, des guarubas du Brésil, qui, à cause de la déforestation, font partie des espèces de perroquets les plus menacées. Dans le nid de ces oiseaux jaunes, un œuf a éclôt il y a quelques jours. Les soigneurs vérifient que les parents le nourrissent bien. La reproduction est l'un des objectifs du conservatoire.
Le refuge abrite 260 animaux dans un parc de quatre hectares fermé au public. Une trentaine d'espèces ont été achetées ou recueillies au fil des années, principalement des oiseaux et des primates. Des tamarins lion à têtes dorées ont élu domicile au Cavex. Alors qu'ils étaient en danger dans les années 70, au cœur de la forêt brésilienne, certains se reproduisaient ici. Ils forment aujourd'hui plusieurs familles.
"À partir du moment où les animaux vont élever leurs propres jeunes et les amener jusqu'à l'âge adulte et que leurs jeunes fondent eux-mêmes des familles, ça prouve que le cycle d'apprentissage et de transmission se fait correctement", explique Sabrina Ecard, la responsable du Cavex.
À la recherche de financements
Accueillir tout ce petit monde a un prix. Les salaires des quatre soigneurs, la nourriture, le chauffage des abris coûtent 260 000 euros par an et les caisses se vident.
Cette arche de Noé a été créée par un couple de passionnés qui a tout payé avec sa fortune personnelle et les dons de leurs riches amis. À 99 et 88 ans, le docteur Quinque et sa femme n'ont plus les moyens de continuer. Leur association lance donc un appel à l'aide.
Michel Montaldo, ancien élu du Val-d'Oise, pilote la recherche de financements : "Entre les dons et le mécénat, aujourd'hui, c'est incontournable. Il y a un savoir scientifique important, il y a des données qui ont été acquises sur certains animaux qui sont en danger. C'est un lieu patrimonial que doit absolument conserver l'Île-de-France", conclut le membre du conseil d'administration du Cavex.
Pour se renouveler, le Cavex veut développer des publications scientifiques, des projets pédagogiques ou des formations pour les pompiers qui saisissent des animaux exotiques détenus illégalement par des particuliers. Le refuge se donne deux ans pour trouver un financement pérenne sinon, il disparaîtra.