Des citoyens se mobilisent contre un projet d'aménagement à Carrières-sous-Poissy (Yvelines). Les habitants de l'Île de la Dérivation assistent depuis mardi au défrichement de leur jardin partagé en vue de la construction d'un des pylônes du futur pont d'Achères. Il doit enjamber la Seine pour rejoindre deux routes départementales. Les riverains contestent ce chantier et tentent de le retarder.
Il est midi mardi matin lorsque des ouvriers font irruption, accompagnés de forces de l'ordre, pour abattre un tilleul vieux de 150 ans au cœur du jardin partagé de l'Île de la Dérivation. Un défrichement préparatoire aux travaux du futur pont d'Achères qui passera au-dessus du cocon végétal.
"C'était vraiment un espace de vie et le fait d'arriver comme ça et de nous enlever ce tilleul alors qu'ils n’avaient pas besoin [...] on l'a subi un peu comme une agression parce que ce lieu c'était vraiment un lieu important pour nous" raconte Nicolas, habitant et utilisateur du jardin partagé.
En larmes devant la souche du tilleul, Clémentine Rigal, cofondatrice de l'association "Non Pont d'Achères" est amère : "On construit une route sur laquelle il n'y aura même pas de passage piéton et de piste cyclable. Comment on fera si on veut l'utiliser ? On ne peut pas".
Un projet qui ne date pas d'hier
Le pont d'Achères est un projet autoroutier pensé dès février 2013 pour relier la D30 et la D190. Un investissement de 200 millions d'euros avec l'objectif de décongestionner le réseau routier au sud du pont de Poissy.
Plusieurs recours ont été déposés avec le soutien des élus du département. "Il faut qu'il y ait une vraie mobilisation citoyenne. On le voit sur l'A69, aujourd'hui, plus personne n'accepte qu'on continue à détruire la nature alors qu'on sait qu'il y a un vrai effondrement de la biodiversité", affirme Ghislaine Senée, sénatrice des Yvelines (EELV).
Pour le Conseil départemental, la réalisation de ce défrichement est conforme à la loi et aux plans de travaux présentés le 28 août dernier.