Le démantèlement d'un trafic de cigarettes de contrebande a conduit à la mise en examen de huit personnes ce mercredi. Le préjudice est estimé à 10 millions d'euros par les enquêteurs.
Un vaste trafic de cigarettes de contrebande organisé autour de trois filières basées en Seine-et-Marne a récemment été démantelé. Les huit suspects ont été mis en examen pour détention de tabac sans document justificatif en bande organisée, vente frauduleuse de tabac au détail, blanchiment habituel et détention de marchandise contrefaite, selon la même source. Ils ont été placés sous contrôle judiciaire, a-t-elle précisé.
D'après un rapport de synthèse signé mardi par les enquêteurs du commissariat du XVIIIe arrondissement parisien dont l'AFP a eu connaissance, l'enquête a établi que deux Franco-Tunisiens, les frères M., 34 et 36 ans, "avaient développé depuis de nombreuses années une entreprise d'économie souterraine développée", spécialisée dans le trafic de cigarettes de contrebande.
Les parents et des neveux également soupçonnés
Les clients en prenaient connaissance via "une page Facebook dédiée", ouverte en novembre 2019. Les deux frères recevaient l'appui de leur mère, A. M., soupçonnée de "faire la banque et d'acheminer l'argent liquide vers la Tunisie", du père, J. A., soupçonné d'avoir géré certaines commandes, et de deux neveux que les enquêteurs voient comme des livreurs.
Le domicile des frères M. dans le XVIIIe arrondissement semblait servir de lieu de stockage mais aussi de vente. Pour leur approvisionnement, les enquêteurs ont mis au jour trois filières, avec des membres polonais, moldaves, roumains, ukrainiens ou géorgiens, toutes basées en Seine-et-Marne.
Dix ans de prison
Elles auraient été "approvisionnées par des fournisseurs non identifiés liés à des organisations criminelles internationales affiliées au grand banditisme russophone", d'après le rapport de synthèse.
Les protagonistes, dont les frères M., ont été interpellés lundi, placés en garde à vue, et leurs domiciles perquisitionnés.
Les enquêteurs ont évalué le préjudice à 10,3 millions d'euros depuis l'ouverture de la page Facebook, un chiffre contesté par la défense. Les suspects encourent une peine de dix ans de prison et une amende douanière pouvant atteindre jusqu'à dix fois la valeur de la marchandise, a précisé la source judiciaire.