Une campagne anti-avortement a été découverte ce jeudi matin sur "plus d'une centaine de vélos" selon le syndicat Autolib' et Vélib' Métropole. La ministre déléguée en charge de l'Egalité entre les femmes et les hommes, dénonce une campagne "inacceptable".
Vers 8h, ce jeudi, les services de Velib' métropole ont découvert sur "plus d'une centaine de vélos" des stickers, collés sur le garde-boue des vélos, portant l'inscription : "Et si vous l'aviez laissé vivre ?", au-dessus du dessin d'un enfant faisant du vélo.
"Nous sommes en train de faire le compte" du nombre de vélos touchés, explique à franceinfo Sylvain Raifaud, conseiller de Paris et président du SAVM, le syndicat Autolib' et Vélib' Métropole.
Les deux organismes et la mairie de Paris vont porter plainte, "dans la journée, pour la dégradation des vélos et de l'image de Vélib'", explique Sylvain Raifaud.
Selon les premières remontées, les vélos de différents secteurs de Paris sont touchés, en particulier dans le 14e et le 10e arrondissement. "Je suis effondré et déterminer à faire valoir le droit. Nous allons enlever ces stickers le plus vite possible et nous invitons les usagers à le faire aussi", dit Sylvain Raifaud. C'est la première fois selon lui, que les Vélib' sont touchés par une campagne aussi "massive", avec "du matériel spécialement destiné aux garde-boue" des vélos.
Ces collages sauvages ont été revendiqués par le collectif Les Survivants. Ils se présentent comme des "jeunes révoltés face aux souffrances et injustices provoquées par l'avortement" et disent agir au nom des "220.000 enfants tués chaque année en France".
Nombreuses réactions sur les réseaux sociaux
Les Survivants sont "mal-nommés", a réagi sur Twitter la maire de Paris Anne Hidalgo, dénonçant une "honte pour notre République, pour Paris et ses valeurs".
"Cette dégradation est de facto une atteinte à la liberté des femmes", a abondé son adjointe à la santé, Anne Souyris, auprès de l'AFP.
Sur Twitter, Isabelle Rome, la ministre déléguée en charge de l'Egalité entre les femmes et les hommes, dénonce une campagne "massive anti-avortement (...)Inacceptable. L’IVG est un droit fondamental des femmes. Nous ne laisserons personne y porter atteinte".
"Face aux réactionnaires, le gouvernement et la majorité seront toujours aux côtés des femmes pour garantir la liberté de choix", a déclaré le ministre de la Santé, François Braun.
Les associations féministes ou encore le Planning familial ont également condamné cette campagne contre l'avortement.
Début mars, le président Emmanuel Macron avait annoncé sa volonté d'inscrire dans la Constitution la "liberté" de recourir à l'avortement dans le cadre d'un projet de loi sur une vaste réforme des institutions.