Les 3 000 sans-abris de la capitale sont exposés à une amende de 135 euros s'ils ne portent pas le masque.
Avec la crise de la Covid-19, c'est la double peine pour les 3 000 sans-abris de la capitale. Depuis le 31 décembre, le masque est redevenu obligatoire en extérieur sous peine de 135 euros d'amende.
"Le fait de ne pas avoir de masque est un autre facteur d'exclusion. Aujourd'hui, il pleut par exemple. Beaucoup de sans-abris vont aller se planquer dans le métro. Mais si on n'a pas de masques, on ne peut pas entrer dans le métro. On ne peut pas entrer dans une bibliothèque, dans n'importe quel magasin. On est obligé de rester dans la rue", explique Christian Page.
Place Sainte-Marthe (dans le 10e arrondissement de Paris), à l'heure du déjeuner, le masque est offert en même temps que le plat chaud. "Je suis hébergé à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). J'en ai pour 30 minutes de métro. Si je n'ai pas de masque, je me fais verbaliser", indique Saïd Samkawi.
Offre la possibilité de se faire vacciner
À l'intérieur du foyer, la réserve de masques. 2 000 sont distribués en une semaine. Un approvisionnement rendu possible grâce à des dons privés, d'entreprise ou de fondations. Celle de l'Académie de médecine a fourni l'essentiel du stock des prochains jours.
"Cela devrait être une prérogative de l'État, des municipalités, que de donner ce genre de moyens. C'est très compliqué pour eux, ils n'ont pas forcément les papiers qu'il faut, tout ce qui est administratif qui est à jour. On voulait leur donner accès aux soins, à la vaccination, à tout ce qu'un citoyen pourrait avoir", détaille le pasteur Gilles Boucomont, président de la Mission évangélique parmi les sans-logis.
Le foyer associatif va accueillir prochainement un médecin pour une troisième campagne de vaccination.