Alors que le Covid-19 refait surface avec le nouveau variant "EG.5", dit "Eris", le ministre de la Santé Aurélien Rousseau, appelle à "rester vigilants". Il indique ce vendredi que le niveau d'incidence du Covid-19 est "faible" en France. La Direction générale de la Santé dit suivre "de près" la situation.
Les autorités sanitaires "ne sont pas inquiètes" quant à la situation épidémiologique liée au Covid-19 en France. Message qui se veut rassurant ce vendredi matin, depuis le siège de la Direction générale de la santé (DGS), à Paris (VIIe arrondissement), tout en revendiquant une "posture de vigilance".
Même son de cloche à la tête du ministère un peu plus tard dans la journée. Dans une déclaration transmise à l'AFP, Aurélien Rousseau, appelle à "rester vigilants", même si la circulation du Covid reste pour l'heure faible. Et prévient : "nous devrons, encore pendant plusieurs saisons, vivre avec les résurgences de ce virus"
Depuis la cellule de crise du ministère de la Santé, la Direction générale de la santé indique qu'il n'y a pas lieu de s'affoler non plus quant à l'éclosion du nouveau variant EG.5, rebaptisé "Eris". Sa "croissance est assez faible par rapport aux autres variants", précise-t-on du côté de l'avenue Duquesne, même si, selon la base épidémiologique mondiale GISAID, la nouvelle souche représente près de 35% des séquençages des tests positifs réalisés en France.
La DGS suit la situation "de près" mais n'est pas inquiète
Les services du ministère le concèdent : "On constate bien une augmentation des fréquentations aux urgences pour cause de Covid". Selon le bulletin hebdomadaire de Santé publique France du 8 août dernier, les passages pour suspicion de COVID-19 sont en hausse sur le territoire national. Une hausse qui "touche toutes les classes d'âge". Pour la tranche d'âge des 15-74 ans, on en dénombrait 485 du 31 juillet au 6 août, lorsque, sur la semaine précédente, il s'était agi de 389 passages. Une évolution de + 25 %.
Mais la hausse est plus importante chez les enfants de moins de 2 ans. Dans cette population, les mêmes chiffres ont bondi de 56 % d'une semaine à l'autre.
Malgré tout, la DGS insiste : l'incidence est "faible" dans le pays, même si elle continue de "suivre de près, dans une posture de vigilance" l'évolution de la situation épidémiologique. Elle s'établit désormais à 7.7 pour 100.000 habitants, un chiffre toutefois en augmentation depuis juillet, où il était de 6.2.
"Rétablir des indicateurs" grand public
Pour ce qui est du variant XBB 1.9, rebaptisé "EG.5", et parfois nommé par certains "Eris", la Direction générale de la santé ne se dit pas inquiète. Elle rassure quant à ce descendant d'Omicron, responsable de formes généralement plus bénignes du Covid. Même si l'institution anticipe que ce variant, d'abord apparu en Asie en février 2023, devienne dominant. Sans entraîner non plus davantage de "pathogénicité", tel que l'observait ce jeudi auprès de France 3 le Pr. Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses de l'hôpital Tenon à Paris (XXe arrondissement).
Le praticien regrettait également l'arrêt du suivi pratiquement en temps réel des indicateurs épidémiologiques, via des données simples d'accès, directement disponibles sur le site de Santé publique France par exemple.
En effet, sur le site internet de l'agence, les chiffres ne sont plus directement mis à jour depuis le 30 juin 2023. Réponse ce vendredi de la Direction générale de la Santé, qui veut remettre au goût du jour ces variables accessibles au grand public d'ici à quelques mois. "On travaille à rétablir ces indicateurs (le R, le taux de positivité, le taux de dépistage) à l'automne et à l'hiver prochains", livre-t-on. Et de se féliciter que le SARS CoV 2 demeure une infection "à déclaration obligatoire", facilitant son traçage.
"Il est bon de rappeler les gestes barrières"
Les équipes du ministère qui livrent aussi davantage de détails sur les frémissements observés sur le plan sanitaire, une "augmentation limitée", surtout visible dans le Sud-Ouest de la France. Et plus particulièrement en région Nouvelle-Aquitaine. Une observation qui pourrait corroborer celles des professionnels de la santé locaux, qui ont alerté sur une augmentation des actes médicaux suite aux Fêtes de Bayonne, fin juillet.
Avenue Duquesne, pas d'inquiétude démesurée donc mais on insiste sur un point, l'importance de maintenir les gestes barrières dans ses habitudes au quotidien, "des gestes que chacun d'entre nous connaît".
Port du masque pour les personnes diagnostiquées "Covid+" et symptomatiques reste recommandé. Le carré de tissu également prôné pour celles qui sont "en contact avec des personnes malades, notamment dans les lieux clos".