Dans le Val-d'Oise, la mairie de Garges-lès-Gonesse ne rouvrira pas avant au moins deux ans. Le bâtiment incendié pendant les émeutes fin juin est plus endommagé que prévu et les travaux s'annoncent compliqués. En attendant, il faut faire avec les moyens du bord.
Depuis plusieurs jours, le centre culturel de Garges-lès-Gonesse est devenu un lieu d'asile pour les agents municipaux. Dans un open space improvisé, la direction générale de la mairie s'active.
À quelques mètres de là, depuis deux semaines, le service social a posé ses cartons : "Quand on doit quitter les lieux, on part avec nos meubles, avec nos ordinateurs, nos dossiers, le courrier des domiciliés, les chèques alimentaires pour les usagers, certains colis alimentaires aussi. On est tous très au clair sur le besoin de maintenir le service public aux administrés donc c'est ce qui nous motive au quotidien", nous raconte Katia Vazquez, directrice des solidarités de la ville.
Dans cette commune, l'hôtel de ville a été, en grande partie, détruit par un incendie durant les émeutes. Les services municipaux ont dû déménager et les usagers ont été contraints de s'habituer : "Pour les formalités, c'est à droite, à gauche, on est ballottés d'un endroit à un autre, tout n'est pas centralisé comme c'était. On trouve juste que c'est dommage", regrette une habitante.
Des travaux de plusieurs millions d'euros
À la mairie, la décontamination vient à peine de se terminer mais les travaux de reconstruction ne sont pas prêts de commencer. Le maire a pris connaissance d'un rapport d'expertise : "Toute la partie béton qui est soutenue par de l'acier devra être complètement détruite puisque la structure, ayant brûlée pendant quasiment deux heures, n'est pas assez solide", explique Benoit Jimenez.
Un chantier de 3 millions d'euros sans recours possible aux procédures d'urgence décidées par le gouvernement suite aux émeutes. Un obstacle juridique dans cette course à la reconstruction.