Dans l'Essonne, des agriculteurs font le pari de relancer la filière des plantes aromatiques. Une récolte a commencé à Dannemois et se poursuit jusqu'à mi-août.
Il y a comme un parfum de Provence à une heure de Paris. 10 000 m2 de lavandin sont en train d'être récoltés et c'est une première pour Nicolas Deneuville. À peu près 75% des fleurs de sa parcelle sont tombées, c'est le moment de récolter les graines pour l'agriculteur. À l'heure où le climat se fait plus sec, cette plante aromatique, elle, n'a pas besoin de grand chose : "pas besoin d'irrigation, très peu voir pas du tout de produits phyto (...) ça impose beaucoup de désherbages mécaniques, c'est-à-dire à la main, de façon à retirer la mauvaise herbe sans appliquer de produit dessus" explique Nicolas.
Ils sont une trentaine de cultivateurs à avoir osé le pari et créé une filière jusqu'alors inexistante dans la région. D'autres plantes aromatiques poussaient déjà à Milly-la-Forêt, il ne manquait que le lavandin. Après trois ans d'essais concluants, une coopérative a donc vu le jour.
La plante est d'abord passée à la vapeur, l'huile extraite est ensuite refroidie avant d'être séparée dans des cuves. 6 000 litres made in France seront produits cet été. "C'est comme une huile alimentaire, ça se comporte vraiment comme un corps gras et on retrouve l'odeur caractéristique de la lavande" décrit Thomas Palfroy, président de la coopérative MillyPPAM. Les champs franciliens sont par ailleurs composés du même lavandin qui pousse sur les terres provençales.
Une culture qui s'adapte au climat et au marché
Lavande ou encore thym, camomille, origan, la coopérative propose une production locale capable de fournir les géants de l'alimentaire et le secteur de la cosmétique. Une longue série d'expériences pour aboutir à un résultat satisfaisant explique Thomas Palfroy :"on a aussi des plantes qui vont partir en parfumerie fine (...) on a fait des essais et on a réussi à comprendre comment on pouvait s'en sortir, vers quels marchés on devait se tourner pour réussir à produire une huile qui soit demandée derrière par des acheteurs".
L'objectif est de réussir à produire plusieurs dizaines de milliers de litres dans le futur. Pour l'heure, 300 hectares de lavandin aromatisent l'air francilien.
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