Un trésor peut en cacher un autre. Dans le cadre du chantier de reconstruction de la flèche de la basilique Saint-Denis, des fouilles archéologiques ont mis au jour, il y a un an, toute une nécropole du Moyen-Âge.
Sous le sol de la basilique, à trois mètres de profondeur, 210 sépultures pour moitié mérovingiennes et carolingiennes. Des tombes du Moyen-Âge, certaines en pierre et une soixantaine en plâtre. Pour Ivan Lafarge, archéologue, "ces sarcophages sont typiquement de l'époque mérovingienne parce qu'ils sont trapézoïdaux, parce qu'ils sont en plâtre et parce qu'ils portent des décors qui sont tout à fait caractéristiques".
"Ce dessin-là en fait c'est une croix qui est composée de quatre arcs-de-cercles entrecroisés et donc du coup ça forme le dessin de la croix comme une croix de Malte".
Ci-dessus, sur le panneau de tête du sarcophage, "une synthèse entre le chrisme qui est le symbole du christ (...) et la croix."
Des corps entassés les uns sur les autres
Les archéologues ont également retrouvé des squelettes masculins dont les ossements en bon état prouvent que leurs propriétaires ont vécu longtemps et en bonne santé pour l'époque. Ici, pas de femmes ni d'enfants, quelques sarcophages aristocratiques mais la plupart sont humbles. Des corps de religieux enterrés dans la simplicité mais pas forcément dans le bon ordre. "On a surtout des individus qui sont enterrés parfois un peu bizarrement" remarque Cyrille Le Forestier, archéologue sur le site, "on a le cas à l'extérieur où on a deux sujets qui ont été mis l'un sur l'autre. On a des cas d'ossements qui ont été repoussés pour permettre un nouveau dépôt funéraire". Ailleurs, un sarcophage a dû être ajusté pour y faire entrer un corps d'1m85.
Du Ve au IXe siècle, l'important était d'être dans le cimetière attenant à la basilique, au plus près de dieu. Les sujets et leurs dépouilles devront être analysées en laboratoire . Une seconde vie pour passer définitivement à la postérité.
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