Les zombis font l'objet d'une exposition exceptionnelle au musée du quai Branly-Jacques Chirac qui se déroule jusqu'au 16 février. Mais qui sont-ils à l'origine ? Reportage.
Les zombis version occidentale sont bien vivants. On peut les apercevoir dans les rues lors des fêtes de la Toussaint, dans les bandes dessinées, dans les jeux vidéo ou encore sur les écrans de cinéma mais au-delà des clichés et de l'appropriation culturelle, c'est tout un monde autour de la zombification que le professeur Philippe Charlier nous invite à découvrir au musée du quai Branly-Jacques Chirac.
"Le zombi au départ, c'est un ce qu'on appelle même 'Nzambi', c'est le fantôme d'un enfant mort, ça, c'est en Afrique. Le 'Nzambi' n'est même pas un corps, c'est un esprit, une sorte de fantôme flottant. En traversant l'Atlantique avec les esclaves, le "Nzambi" est devenu le zombie, c’est-à-dire radicalement autre chose", explique Philippe Charlier.
"Le zombi est un individu qui, par l'action d'une société secrète donc un groupement d'initiés va être condamné à une peine pire que la mort. Ces gens-là vont être drogués enterrés vivants ressortis de terre et vont vivre une vie d'expédients, une vie littéralement d'esclaves des temps nouveaux", ajoute-t-il.
Accusés de faits criminels, les zombis vont avoir pour châtiment une mort sociale avec un corps sans esprit. Ce phénomène est issu des croyances autour de la religion Vaudou. Une religion qui a fait la synthèse de nombreuses cultures et de religions.
"On vit avec nos morts"
Lieu de célébration de la fête des morts, le cimetière haïtien est aussi festif. Il symbolise la porosité entre le monde des vivants et celui des défunts. "On vit avec nos morts (...) on allume des bougies pour nos morts, on les voit la nuit. Ils viennent nous parler, nous conseiller encore", énonce Erol Josue, artiste prêtre Vaudou - directeur du bureau d'ethnologie à Port-au-Prince - et co-commissaire de l'exposition zombis.
Loin d'être folklorique, la religion Vaudou a permis à son époque de fédérer les forces vives du peuple haïtien. Ensemble, ils vont battre l'armée napoléonienne et devenir la première république noire libre au monde.