Il y a deux ans et demi, l'événement avait marqué le monde de l'art. La découverte, dans une ruelle d'Auvers-sur-Oise, des racines qui avaient inspiré le dernier tableau de Vincent Van Gogh juste avant son suicide en 1890. Depuis janvier, les racines ont pu enfin être rendues visibles du grand public mais elles sont au centre d'une polémique entre le propriétaire du terrain et la ville.
Juste avant de mettre fin à ses jours, Van Gogh passe la journée à peindre les racines situées au fond du jardin d'Hélène et Jean-François Serlinger : "c'est très émouvant et à la fois c'est une lourde responsabilité puisque nous avons bien conscience que nous sommes dans un patrimoine mondial".
La presse internationale avait en effet couvert l'inauguration de ce lieu de mémoire en juillet 2020, quelques mois après la découverte fortuite de ces fameuses racines.
Pour les protéger, l'Institut Van Gogh avait placé une palissade en bois provisoire mais la mairie s'est ensuite opposée à l'installation d'une grille qui aurait permis de voir les racines.
Deux ans plus tard, redoutant un accident car l'aggloméré menaçait de s'effondrer, le couple Serlinger a remplacé la palissade par un grillage aussitôt dénoncé par Isabelle Mézières, la maire d'Auvers-sur-Oise, à travers un post Facebook, le 9 janvier 2023:
"Ceux qui se disent propriétaires de cet espace municipal où se trouvent les racines ont à nouveau posé un grillage sans autorisation. Il y a vraiment des personnes (...) sans gêne. La municipalité a dressé un nouveau procès-verbal."
Depuis deux ans et demi le couple et la mairie s'affrontent à coup d'arrêtés municipaux et de dépôts de plainte, en désaccord sur la délimitation du terrain. Le couple Serlinger se base sur l'expertise du géomètre.
"Le domaine public c'est la limite orange, c'est la bordure en ciment tout simplement. On ne cherche pas à clôturer notre terrain (...) on cherche à protéger le site parce que si on met la clôture trop près, il y aura des prélèvements." selon Jean-François Serlinger.
En attendant la fin de la procédure judiciaire, les touristes peuvent voir une partie du paysage qui a inspiré le dernier tableau du peintre. La mairie, qui a refusé toute interview, a installé un tableau explicatif juste devant la racine principale.
Retrouvez tous nos reportages sur idf.france3.fr