Notre-Dame retrouve ses arcs gothiques et son oculus, le cœur même de l'édifice qui s'était effondré avec la flèche. Un travail d'orfèvre mené par les tailleurs de pierre.
Sur le chantier de Notre-Dame, chaque pierre raconte un moment d'Histoire. Dans l'atelier de taille de pierres, on retrouve l'ange du jugement dernier. Il fait partie des chimères qui trônaient sur le bord de la cathédrale.
Trop abîmées par les flammes et l'eau de l'incendie, de nombreuses sculptures ont été restaurées. Elles seront moulées pour en faire des reproductions.
Les originaux seront présentés dans un musée quand leurs copies prendront leurs places dans Notre-Dame. Marie-Catherine Beaufeïst est architecte du patrimoine, pour elle, pas d'autres choix que de fabriquer de nouvelles statues : "soit on refait à neuf, soit on ne remet rien. Je pense qu'il vaut quand même mieux les refaire à neuf pour rendre au monument son image d'origine. Même si elles sont du XXIème siècle, ces statues sont quand même le reflet des statues du XIXème siècle qui elles-mêmes avaient été inspirées de modèles anciens. C'est une continuité normale pour un monument."
Respecter le patrimoine tout en lui redonnant vie
Deux anges de l'oculus vont eux aussi être taillés dans une nouvelle pierre avant de rejoindre la pièce centrale qui trônait au cœur de la cathédrale, là où la flèche de Viollet-Le-Duc s'est effondrée.
Après l'incendie, seuls deux anges sur quatre ont été retrouvés dans les décombres. "À partir de ces deux anges, on a pu faire des tirages, des moules et du coup recréer les deux manquants à partir d'archives et de photos. Les quatre étaient différents donc il a fallu modifier les deux autres afin de les rendre le plus fidèles possible à ceux du XVIIIème" explique Fanny Pieplu, sculptrice pour l'Atelier Tollis.
Après des semaines de travail, l'heure est venue d'apporter l'ange à sa place, à la croisée du transept.
La pièce pèse 350 kilos et même si le calcaire est dur, il faut éviter les chocs qui pourraient le briser.
Le bloc va venir s'encastrer au millimètre près. Preuve que sur ce chantier, tout a été pensé dans les moindres détails.
Sur les flancs, les maçons, eux, posent les dernières pierres des arcs de la voûte gothique comme les bâtisseurs l'avaient fait il y a 800 ans. Sur le chantier, chaque bloc est numéroté, ils ont une place précise.
Des pierres qui témoignent du savoir-faire des Compagnons de notre époque tout en respectant l'histoire de Notre-Dame.
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