Prendre les transports en commun c'est parfois un parcours du combattant pour les personnes handicapées. Une discrimination qu'ont voulu dénoncer plusieurs militants du collectif Les Dévalideuses. Une vingtaine de personnes ont bloqué hier l'entrée de la station Invalides pour dénoncer l'absence d'aménagement dans le métro pour les personnes en fauteuil.
Une action forte pour se faire entendre. Une vingtaine de personnes handicapées du collectif Les Dévalideuses bloquent l'entrée du métro Invalides sous les yeux de passants compréhensifs : "Je comprends leurs droits et je suis de leur côté. J'ai encore mes jambes, je vais à une autre station et puis je vais me débrouiller", sourit une usagère.
Chiara Kahn, en fauteuil depuis 10 ans, habite à Pantin. Pour la jeune femme, venir à Paris est un véritable parcours du combattant.
"En Île-de-France, quand on est une personne en fauteuil roulant ou handicapée, on ne peut pas prendre le métro, donc les uniques solutions que l'on a c'est le bus, pour peu que la rampe soit mise correctement par le chauffeur et qu'il n'y ait pas trop de monde ou alors, prendre des taxis, mais là il faut avoir les moyens. Donc soit vous payez des sommes considérables, soit vous mettez deux fois plus de temps pour accéder à l'endroit où vous voulez aller", résume la militante.
Un cadre légal mais peu d'actions
Des lois ont pourtant été votées en 2005 puis en 2015 pour garantir l'accès des transports publics aux personnes handicapées. Pourtant, 93% des stations de métro leur restent inaccessibles.
"On veut que le gouvernement comprenne que cette question est éthique mais politique avant tout et que refuser l'accessibilité c'est accepter de hiérarchiser les vies. Nos vies valent les vies de personnes valides" déclare Céline Extenso, la présidente du collectif.
La route vers l'égalité est encore longue, pour rentrer du rassemblement ce jour-là, Chiara devra prendre un taxi.