De meilleures conditions de travail et une augmentation salariale, c'est le cœur des revendications de ces professionnels. La date n'a pas été choisie au hasard car c'est aujourd'hui le dernier jour de stage pour ces internes qui changent de service chaque semestre.
Ils ont décidé de ne pas soigner aujourd'hui. 24 heures sans internes à l'hôpital. De jeunes soignants qui dénoncent des journées à rallonge et des salaires trop bas comme dans ce clip, véritable cri de détresse, diffusé depuis hier sur les réseaux sociaux :
"On aimerait que le temps de travail soit décompté, que soient révalorisées les rémunérations des internes et que soit mise en place une indemnité de logement indexée sur le prix des loyers. À Paris pour un interne qui commence à 1 700 euros net, c'est particulièrement difficile de trouver un logement décent" rappelle Emmanuel Hay, vice-président du syndicat des internes.
Depuis de nombreux mois, les internes réclament de meilleures conditions de travail. En octobre, ils sont descendus dans la rue pour dire non à une quatrième année d'internat. Réunis à leur syndicat ce matin, ils évoquent leur solitude au travail : "ça m'est arrivé d'être seul avec ma collègue qui était aussi en première année et on était avec nos vingt patients (...) on est pas armés donc on a peur, on peut paniquer, on peut être en stress, on bidouille et c'est au détriment du patient" raconte Tristan Quinet, interne en 3ème année de psychiatrie à l'APHP.
Un hôpital public qui ne peut se passer de ses internes, ils représentent 40% des effectifs. Lors d'un stage en urologie, Michel-Gabriel Cazenave s'est retrouvé seul pour placer un catéther à un patient : "c'est un geste que je n'avais jamais fait donc j'ai appelé mon chef qui était d'astreinte téléphonique et donc il n'était pas sur place à l'hôpital (...) il m'a répondu "si tu veux, regarde une vidéo mais tu dois le faire".
L'Île-de-France compte 7 000 internes. Des médecins en souffrance, en 2021, leur syndicat estimait qu'un interne se suicide tous les 18 jours.
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