VIDEO. L’Ouzbékistan à l’honneur dans deux musées parisiens

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L’Ouzbékistan à l’honneur dans deux musées parisiens ©France3Paris

C’est une grande première. Deux musées parisiens accueillent cette année des expositions consacrées à l’Ouzbékistan. Il s’agit de ce pays, situé aux carrefours des civilisations, là où se sont entrelacées les routes de la soie. Une exclusivité pour la capitale française, car ces œuvres, exposées au Louvre et à l’Institut du monde arabe, n’étaient jamais sorties de leur pays d’origine. Fermez les yeux, le voyage vers l’Orient peut commencer.

On les appelle « chapan » en langue ouzbek. Des habits d’apparat, ornés de fils de d’or et de soie… De magnifiques manteaux que l’on peut découvrir depuis le 23 novembre 2022, à l’Institut du monde arabe, dans l’exposition « Sur les routes de Samarcande. Merveilles de soie et d’or ».

Un habit de pouvoir

L’un des joyaux de cette exposition est sans nul doute le « chapan » de couronnement du dernier émir (c’est-à-dire du dernier roi) de Boukhara (Ouzbékistan), Mohammad Alim Khan. Celui-ci accède au trône à l’âge de 31 ans. Il succède alors à son père Said Abd al-Akhad Khan.

Son fameux « chapan » de couronnement est conçu à partir d’un brocart. « Sa particularité est que celui-ci a été entièrement recouvert d’or », souligne Yaffa Assouline, commissaire générale de l’exposition « Sur les routes de Samarcande. Merveilles de soie et d’or ». « C’était l’habit de pouvoir. Il y avait un côté très ostentatoire. Car il fallait faire la différence entre la cours et le peuple. Le peuple n’avait pas le droit d’ailleurs de porter ces vêtements. » Autre particularité, précise la commissaire générale de l’exposition : « seul les hommes pouvaient broder l’or. Ça leur était réservé. »

Des visiteurs conquis par l’exposition

Des trésors étincelants qui émerveillent les yeux de bons nombre de franciliens. Comme ce couple de parisien : « de voir toute cette richesse, on en a plein les yeux. Je trouve cela magnifique. » Ou encore cette jeune femme très impressionnée : « quand on s’approche et qu’on regarde l’épaisseur du tissu, cela fait des reliefs. Comme une marée de fils d’or ! ».

Des trésors venus d’Ouzbékistan

Des pièces uniques, venues d’Ouzbékistan. Un pays situé au carrefour des anciennes routes de la soie, entre la Chine et le Kirghizstan à l’est et la mer Caspienne à l’ouest. Les caravanes des marchands se rendant de la Chine à Byzance, ou de l’Inde à la Perse, se sont croisées ici, au cœur de l’Asie centrale.

Cette exposition, « Sur les routes de Samarcande. Merveilles de soie et d’or »,  nous plonge au XIXème siècle. A cette époque, les émirs de Boukhara font renaître l’artisanat de la soie.

Les « suzanis », (mot d’origine persane qui signifie fait à l’aiguille), de grandes tentures, sont brodés exclusivement par les femmes. Ils servent à orner les murs des demeures ouzbeks.

Les « ikats », « un tissage de soie très à la mode » au XIXème siècle

Quant aux tenues populaires de l’époque, elles sont faites en « ikats », des tissus de soie multicolores. « Ce tissage de soie était très à la mode, grâce à tous les voyageurs qui passaient dans ce pays et qui les ramenaient en Europe, et dans le monde entier. Et ces voyageurs ont créé cette mode comme à Paris par exemple, où des hommes se confectionnaient avec cette soie tissée et très colorée des robes d’intérieurs, pour les femmes c’était plutôt des caftans (une sorte de manteau). Et ils décoraient aussi leur maison avec ces tissus flamboyants de couleurs. Celui-ci était l’incarnation de l’orientalisme dans toute sa splendeur. », explique Yaffa Assouline, commissaire générale de l’exposition.

La présentation de ces trésors : une exclusivité mondiale

Cette soie, on la retrouve aussi dans une autre exposition. Mais cette fois au Louvre. Une tunique datant du 11ème siècle y est présentée. Que ce soit à l’Institut du monde arabe ou dans cet autre musée parisien, exposer ces trésors au public reste une exclusivité. Car c’est la première fois que ceux-ci sortent de leur pays d’origine.

Statues mêlant les influences grecques et indiennes, porte sculptée du 6ème siècle, découverte sur le site archéologique de Kafir-Kala, près de Samarcande en Ouzbékistan.

L’exposition du Louvre « Splendeurs des oasis d’Ouzbékistan », nous plonge dans un univers d’objets précieux, issus de fouilles. Dont celles des archéologues de la mission franco-ouzbek, présente depuis 2009 dans ce pays. Rocco Rante dirige celles-ci à Boukhara, une ville située au sud de l’Ouzbékistan. Ses fouilles ont permis de mettre à jour un certain nombre de trésors présents dans les vitrines de l’exposition. « Nous avons par exemple découvert des objets utilisés par les marchands. Nous avons trouvé ce qu’on peut appeler une cuillère-fourchette pliable. Une espèce de prototype de couteau suisse qui se replie et que les marchands utilisaient pendant leurs voyages. »

L’un des joyaux de l’exposition du Louvre : la peinture « des Ambassadeurs »

Parmi ces objets qui n’étaient jamais sortis d’Ouzbékistan, il y a aussi la peinture dite « des Ambassadeurs », datant du 7ème siècle. Elle fait partie de la centaine d’œuvres ou d’objets précieux qui ont été restaurés en collaboration avec le Louvre. Cette peinture représente la cérémonie du Nowrouz, c’est-à-dire de la nouvelle année, que l’on célèbre dans cette région du monde, le premier jour du printemps. On y voit une procession se diriger vers un pavillon qui symbolise le mausolée des parents du souverain Varkhuman, roi de Samarcande. Sur la fresque celui-ci est identifiable par sa grande taille. Il est assis sur un cheval. À l’avant du défilé se trouve des concubines royales, ainsi que la femme du souverain, qui chevauche, elle, un éléphant.

Cette œuvre majeure a traversé le temps. Et comme tous ces trésors, sa présence ici rend hommage à tout le patrimoine culturel de ce pays aux coupoles turquoise.

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