La ville de Goussainville part en guerre contre les infractions au code de l'urbanisme avec des sanctions financières. Elle veut notamment lutter contre la division pavillonnaire et l'habitat insalubre avec, en ligne de mire, les marchands de sommeil.
En pleine zone pavillonnaire de Goussainville, les maisons repérées par les services de l'urbanisme de la mairie dissimulent parfois des logements indignes. "Un garage transformé en sous-sol, un sous-sol transformé en habitation, des combles tranformées en logement, de la location au matelas", c'est la liste de ce que peut trouver Audrey Carrera, directrice urbanisme, aménagement et habitat de Goussainville, dans ces maisons.
À raison de 500 à 700 euros mensuels par locataire, diviser un pavillon est très lucratif mais à Goussainville c'est illégal. La mairie traque donc les propriétaires jugés malhonnêtes comme celui d'une maison coquette qui comporte dix logements.
"On s'est rendus compte qu'en fait c'était divisé en six logements à l'intérieur et qu'il y avait encore, derrière, avec des annexes, des cabanons, quatre logements. On a fait le PV au procureur de la République et on va lancer les amendes administratives au titre de la loi engagement et proximité" explique Audrey Carrera. Une loi qui permet aux mairies volontaires de frapper les propriétaires au porte-monnaie. Goussainville peut désormais infliger des astreintes allant jusqu'à 500 euros par jour pour les obliger à remettre le logement dans son état initial.
"Il est censé démolir tout l'arrière de la passerelle où il y a l'ancien pavillon et une annexe transformée en logement" décrit la directrice sur le plan. Une manière d'être plus rapide que les procédures judiciaires.
Une justice trop lente face aux problèmes qui s'accumulent
"Avec la justice, entre le moment où on constate quelque chose et le moment où ils passent devant un jugement (...), il se passe quelques années et, pendant ce temps-là, les personnes qui divisent le pavillon perçoivent toujours un loyer. À un moment donné, il faut savoir mettre un arrêt à tout ça. Les marchands de sommeil sont notre cible prioritaire" rappelle Abdelwahab Zigha, adjoint au maire de Goussainville et chargé de l'urbanisme.
La ville est surtout pavillonaire. La multiplication de logements illégaux et souvent indignes dans ces quartiers fait bondir le nombre de demandes de scolarisation ou d'aides sociales, sans compter les soucis de stationnement. Autant de problèmes que la ville espère résorber progressivement.
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