Nouvelle grève des médecins généralistes aujourd'hui. Appelés à fermer leurs cabinets, ils réclament une nouvelle fois une hausse des tarifs de leurs consultations. SOS Médecins ne prendra aucun appel de la journée.
SOS Médecins au bord de la rupture
C'est une plateforme ouverte 24/h24h. Uniquement sur le Grand Paris, SOS Médecins comptabilise près de 1 200 appels par jour. Jean est dispatcheur depuis 30 ans, en contact direct avec les médecins sur le terrain, il a vu les conditions de travail se dégrader : "Il y a beaucoup d'anciens qui sont fatigués et les jeunes pour l'instant sont un peu réticents".
Les visites à domicile sont au cœur du problème, elles représentent la majorité des prises en charge. Pour SOS Médecins, la rémunération des praticiens n'est plus du tout attractive. "Si l'Etat ne favorise pas, en revalorisant le montant de la visite et le montant du déplacement, le risque c'est que nos jeunes médecins lâchent la visite à domicile et s'installent en cabinet essentiellement. Soit aujourd'hui on trouve des solutions dans les négociations conventionnelles, soit malheureusement on va à la catastrophe." selon le docteur Urfan Ashraf, vice-président de SOS Médecins.
Les voitures de SOS Médecins seront en tête du cortège de la manifestation parisienne cet après-midi. Du jamais vu depuis sa création en 1966.
Une manifestation très attendue
Le diagnostic fait l'unanimité, des généralistes aux spécialistes, des internes aux remplaçants. "L'heure est cruciale pour notre profession", ont affirmé onze organisations dans un communiqué, dénonçant un "démantèlement de la médecine en France et la destruction de notre système de santé".
Les organisateurs espèrent faire mieux que leur défilé du 5 janvier car la colère a encore enflé début février, quand l'Assurance maladie a proposé une hausse d'à peine 1,50 euro de la consultation de base. "Une provocation" pour les syndicats, qui n'attendent pas moins de 30, voire 50 euros d'augmentation.
Des exigences assumées par le ministre de la Santé, François Braun, qui dit entendre "la colère" des praticiens, "mais aussi celle des Français qui n'arrivent pas à trouver un médecin".
Lea Jacquet/AFP
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