Le drame avait fait trois morts et une vingtaine de blessés dans un immeuble de l'Île-Saint-Denis au nord de Paris. Un incendie s'était déclaré dans la cité Maurice Thorez, les habitants de la tour ont dû être évacués. Ils attendent toujours d'être relogés.
Depuis près de deux semaines, la famille Nafzaoui est hébergée dans un hôtel à quelques kilomètres de chez elle. La situation complique leur quotidien déjà bouleversé par l'incendie. "On a perdu l'intimité, on a perdu la vie de tous les jours, c'est trop difficile [...] on n'a pas choisi d'être à l'hôtel. Pour moi, l'hôtel, c'est ce qu'on choisit quand on va en vacances et là, on n'est pas en vacances" rappelle Kaoutar Nafzaoui, résidente de l'immeuble sinistrée.
Une première rencontre avec le bailleur de l'immeuble a eu lieu ce jeudi matin. Le rendez-vous visait à organiser au mieux le relogement des locataires sinistrées mais ces trois heures de réunion ont déçu les premiers concernés : "J'attends des réponses par rapport à mon logement. La rentrée scolaire approche, j'ai ma fille qui va passer le baccalauréat, c'est dur de commencer l'année dans ces conditions", regrette l'une des résidentes à la rencontre.
Un traumatisme persistant
À la cité Maurice Thorez, des agents poursuivent le nettoyage. Une partie des appartements seront bientôt de nouveau habitables mais les locataires sont toujours inquiets. "Ils vivent, pour la moitié d'entre eux, dans la peur d'être forcés à retourner habiter dans cet immeuble où ils ont connu plusieurs incendies. Un immeuble dans lequel ils ont signalé beaucoup de dysfonctionnements au bailleur depuis des années, où ils ont l'impression d'être laissés pour compte" explique Marie Huiban, militante de l'association Droit au Logement.
Le bailleur Seine-Saint-Denis Habitat n'a pas souhaité répondre à nos sollicitations. Une nouvelle réunion aura lieu ce vendredi entre le collectif d'habitants et la préfecture.
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